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 Une aurore des plus grises.

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Swan Stardust



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MessageSujet: Une aurore des plus grises.   Une aurore des plus grises. EmptyJeu 8 Mai - 11:03

Dans les rues encore mal éclairées de River Halls, à l'abri des regards curieux des habitants, une ombre se meut d'un mur à l'autre, guettant prudemment une petite créature insouciante. Celle-ci avait un petit papier bleuté dans ses mains où il était inscrit une adresse avec un numéro. Hélas, elle n'eut le temps d'arriver à destination, l'ombre grandissant dans son dos finit par la rattraper, laissant courir sur sa belle peau un frisson glaçant. Emportée par cette ombre mouvante, la petite créature qui se débattait comme un diable pour sortir de sa boite, laissa filer le petit bout de papier. Celui-ci volant au vent, caressant les pavés humides de River Halls, finit par choir sous une porte d'une petite boutique encore close à cette heure. Depuis quelques temps, les plans n'étaient plus véritablement des lieux serins, une profonde noirceur envahissait doucement ceux-ci avec une violence aussi grande qu'un virus contaminant un corps autrefois sain. Les sirènes, ces êtres dépourvus de véritable magie et de défense était un choix de maître. Délicieuse, il suffisait parfois simplement de les cueillir dans leur point d'eau comme de véritable poissons. Elles avaient en elle une pureté et une innocence à en faire jalouser les plus petites des fillettes. Souriantes, joueuses, amusantes, curieuses, elles respiraient la joie de vivre et leur beauté était loin d'être égalait en plus de leur don vocal. De véritable petites créatures inoffensives si on ne les nourrissaient pas de viande humanoïde. Voilà ce que visait ces ombres mouvantes qui servaient le mal en personne. Transformer de magnifique et innocentes sirènes en véritable piranhas affamés pour pouvoir par la suite en faire de parfait petits pions à installer pour leur domination prochaine. Mais, malicieuses, certaines avaient échangées leurs magnifiques nageoires pour une paire de jambes afin de se mêler à la populace de Rivers Halls en espérant y être plus en sécurité que dans leurs points d'eau.


Swan était dans ce cas là. Depuis quelques temps, elle vivait avec les sorciers et d'autres créatures, il était parfois difficile de vivre dans une ambiance comme celle-ci, car elle mêlait beaucoup de cultures, d'origines, d'espèces et les faisait en communauté. Depuis son arrivée, Swan n'avait osée ouvrir encore la bouche pour parler avec l'un des habitants du second plan. Elle avait eu quelques courts échanges de paroles où elle se contentait d'hocher la tête de haut en bas ou de gauche à droite. Les rares qui lui avaient adressés la parole la pensaient soit trop timide, soit muette, mais chacun était d'accord sur un fait, elle avait de grands yeux clairs aussi pur que l'eau d'une source naturel. Ni véritablement bleu, ni véritablement gris, ils étaient presque blanc  avec leurs pupilles aussi rondes et noires que celles des chatons. Ses cheveux flamboyants étaient facilement repérables, si bien qu'elle préférait les attacher et les cachaient un minimum lorsqu'elle sortait. Pas très grande, plutôt fine, elle se faufilait dans la masse, son regard le plus souvent mi-baissé pour éviter les regards. Depuis qu'elle était ici, elle vivait dans une chambre de bonne à la fenêtre mal isolée et au bois craquant au moindre coup de vent ou bien encore passage. Elle avait réussie à trouver un petit travail dans une boutique où elle s'occupait du nettoyage et du rangement. Le propriétaire aurait bien aimé lui confier plus, mais son manque de communication lui fit passer l'envie. Rares étaient les occasions où elle pouvait aller nager maintenant. Autant vous dire que sa nageoire et les fonds marins lui manquaient terriblement. Il n'était pas rare de la voir en train de rêvasser à son travail ou bien encore en dehors, ce qui lui attirait par moment les foudres de son patron, mais comment voulez vous vous fâcher réellement avec un tel regard suppliant et tendre à la fois ?


Ce matin là, Swan était d'ouverture. De bonne heure, elle avait donc quitté son lit de paille pour ouvrir la petite boutique de tissus. En arrivant en face de celle-ci, elle trouvait sous la porte le petit papier bleuté qu'on avait abandonné quelques heures plus tôt. Fort heureusement se n'était rien de bien difficile à comprendre. Loin d'être un roman, elle pu comprendre assez facilement les mots et les nombres qui y étaient inscrit. Machinalement elle regarda autour d'elle en essayant de savoir d'où pouvait provenir ce fameux petit mot, mais rien ne paru lui sauter aux yeux et elle le glissa dans la poche de sa veste puis ouvrir le magasin. A huit heure le propriétaire montrait enfin le bout de son nez et la journée se déroula aussi calmement et sereinement que les autres jours. A la fermeture, Swan et son patron se quittèrent sur le palier de la boutique, la sirène fit quelques pas jusqu'à un lampadaire lorsque sa main effleura le petit papier qu'elle avait glissé dans sa poche. Beaucoup de personne dans ce cas aurait probablement jeté le papier par la suite pour rentrer tranquillement chez eux avant qu'il ne fasse trop noir. Curieuse comme elle était, il paraissait évident que Swan allait prendre une toute autre direction. Observant le petit papier à la faible lumière d'un lampadaire, elle se demandait où pouvait bien mener celui-ci. Elle poursuivit sa route jusqu'à avoir le courage de demander à un commerçant son chemin. Celui-ci, un peu agacé et fatigué de sa journée, ne pu malgré tout pas rester de marbre devant son joli minois et lui indiqua la route à prendre, aussitôt elle le remercia et partie à la recherche de cette rue encore inconnue pour elle. Plus elle avançait, plus elle avait l'impression que les murs se resserraient sur son passage, la lumière devenait de moins en moins présente et le vent s’engouffrant avec elle dans cette petite rue ne faisait que rendre le lieu encore moins rassurant.


Enfin, ses pas la menèrent à une petite auberge lumineuse et chaleureuse. L'estomac dans les talons et ayant enfin trouvée sa destination, elle fit l'effort de rentrer dans le lieu pour y découvrir un décor qui lui faisait soudainement penser à un pub irlandais. Le bois était foncé et vernis, des tonneaux servaient de table autour d'eau avaient été aménagé des bancs rustiques et on pouvait apprécier la douce lumière des bougies rouges et blanches baignant encore dans leur cire. Swan eut le sourire aux lèvres, comment résister à cette agréable chaleur, à ces couleurs, ces lumières ou bien encore à la musique et l'ambiance chaleureuse qui naissait dans cette petite auberge ? Discrètement elle prit place, regarda ce qu'on pouvait bien lui proposer ici, elle n'y connaissait strictement rien et tout ceci la remplissait d'une joie nouvelle. Mordillant le bout de sa manche, elle semblait concentrer sur la carte lorsqu'un homme vint partager sa table en lui offrant une pinte de bière. Au début, elle ne comprenait pas trop ce qu'il lui voulait. Il avait le regard brillant et les pupilles moyennes, un sourire charmeur mais presque idiot collé à ses lèvres. Très vite il comprit qu'elle n'était pas bavarde et il s'en accommoda en faisant la conversation pour deux. A chaque fois que le verre de la demoiselle était vide, il en demandait un autre au chef des lieux et ainsi de suite pendant une bonne partie de la nuit. Swan bu, encore et encore si bien que sa langue finit par se délier pour demander où était les toilettes et à partir de ce moment, elle se mit à converser avec le jeune homme qui lui avait offert l'alcool, mais aussi avec une bonne partie des gens qui occupaient le lieu. S'en rendait elle réellement compte ? Elle n'en savait trop rien, elle était juste heureuse et cela lui fit un bien fou. Elle se sentait si bien qu'elle ne rechigna même pas lorsqu'on la poussa sur la petite estrade avec les musiciens pour chanter un morceau. Une petite chanson qui plongea lentement l'auberge dans un silence religieux.


Lorsqu'elle eut terminée de pousser la chansonnette elle se rendit soudainement compte de son acte. Elle avait chanté. Une sirène venait de chanter ! Une panique commençait à grimper en elle et ses yeux se perdaient dans la foule, elle les observait tous inquiète des événements qui allaient suivre. Contre toute attente, l'homme qui l'avait fait boire fut le premier à briser le silence en applaudissant et progressivement d'autres suivirent pour ensuite laisser de nouveau place à la joie. Toujours dans l'ombre, profitant du vacarme festif, des murmures sifflaient tel des serpents. Ayant peur qu'on ne lui dérobe son magnifique trésor, le sorcier vint récupérer Swan, la soulevant sans mal par les hanches pour la poser à ses côtés et la tirer sur la piste de danse improviser. La musique reprit de plus belle et les pintes se remirent à tinter devant la danse endiablée des petits démons. Dans la discrétion la plus total, profitant de l'étourdissement de la sirène et du taux d'alcool qu'elle avait dans le sang, les ombres s'organisaient, se préparent à étendre leur filet pour attraper ce magnifique poisson si loin de l'océan.Tout allait si bien pour Swan qu'elle ne s'en rendit pas compte jusqu'à ce que le charmant sorcier un peu trop ivre vint à faire une faute ou du moins à glisser une main qui fût comme un choque électrique pour la sirène. Ses sens soudainement en éveille, elle se figea et observa le lieu, derrière cette fête se préparer un piège. Paniquée, elle prit aussitôt la fuite sans la moindre discrétion et les ombres se jetèrent aussitôt à sa poursuite comme une meute de loup en chasse.


La fraîcheur brutale de l'extérieur l'étourdie un peu mais eu aussi pour effet de la faire désaouler, du moins juste assez pour courir aussi vite qu'elle le pouvait. Dans un tel moment, elle courait bêtement sans réfléchir et ses pas la menèrent jusqu'à un point d'eau, ne sachant trop quoi faire, n'arrêtant pas de tourner la tête pour voir s'ils arrivaient, Swan se décida finalement à ôter ses vêtements et à plonger dans l'eau glacée. La fraîcheur lui arracha un grande inspiration de surprise, elle essaya de remettre de l'ordre dans ses idées mais n'y arriva pas. Plongeant dans les profondeurs afin de regagner la mer, Swan ne trouva qu'une seule issue pour leur échapper, celui de changer de plan. Petit à petit la concentration revint et l'apparition des chasseurs avec elle. Évitant de justesse les filets, les armes et autre pièges elle réussie à se faufiler jusqu'à un voile. Elle savait que celui-ci la conduirait tout droit sur la Terre car elle l'avait empruntée à deux reprises par le passé. N'écoutant que son instinct de survit elle fonça comme une torpille dans celui-ci et traversa l'espace et le temps pour déboucher dans la Manche au beau milieu d'une fin de nuit orageuse. Maintenant qu'elle leur avait échappée, elle se battait contre les courants violents pour se trouver un abri. Hélas, elle finit par perdre connaissance aux premières lueurs du jour avec pour seul souvenir un phare lumineux et une mer grise et agitée. Échouée sur une plage de galets, la moitié de son corps encore à l'eau, Swan entendait le croisement des mouettes, mais elle avait bien trop peu de force pour bouger et se cacher de nouveau. Elle n'avait plus qu'à croiser les doigts pour qu'aucun humain ne la croise dans cet état.

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Natella Bredan



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MessageSujet: Re: Une aurore des plus grises.   Une aurore des plus grises. EmptyMer 14 Mai - 15:48

Natella observait les étoiles à travers les vitres teintés du véhicule, confortablement installée sur la banquette arrière. Si sa nature lui interdisait de se prélasser au soleil plus de quelques instants sous peine de finir en cendre, au moins lui laissait-elle la nuit et ses froides beautés.
Mais l'heure n'étais pas à la contemplation. Elle émit un claquement de langue agacé et dirigea son attention vers l'enveloppe qu'elle ouvrit à nouveau, étalant autour d'elle les photographies et la lettre de menace. Manifestement, l'homme qu'elle avait engagé pour s'occuper de certaines tâches ingrates s'estimait assez malin pour la faire chanter. Et il n'avait pas vraiment tort : elle avait été imprudente et le payait à présent.

Une fois la voiture arrêtée, la vampire observa les alentours. En contrebas, une mer bordée par une plage de galet s'offrait à elle sur tout l'horizon, l'eau ne s'agitant que sous l'effet d'une calme brise. L'endroit était gris, froid et désert ; comme mort. Elle ordonna à son chauffeur de l'attendre et, après s'être emparée de sa mallette, partit longer le rivage. Le point de rendez-vous était très simple à trouver, il suffisait de suivre la lumière émanant du vieux phare. Le bâtiment était abandonné depuis longtemps déjà et n'éclairait les environs que sous la supervision d'un système électronique automatisé. C'était le lieu idéal pour ne pas être dérangé.

Le temps qu'elle arrive à l'entrée du phare, le vent s'était mit à souffler un peu plus fort, jouant agréablement avec ses longs cheveux blonds, comme pour l'aider à patienter pendant la courte attente précédant l'arrivée de son corbeau. L'homme sortit de la tour, sourire goguenard aux lèvres et regard empli d'arrogance. Montagne de muscle, il ne pouvait qu'avoir l'air impressionnant, face à cette frêle jeune femme. Elle lui confia la mallette et se régala de son air déconfit quand il n'y trouva rien d'autre que du vide.

- Y a-t-il un problème ? Se moqua-t-elle. Pensiez-vous réellement me voir me soumettre à vos exigences ?

L'homme perdit soudainement son calme arrogant et, tout en proférant diverses insultes assez imagées, sortit une arme pour faire feu sur Natella. La balle lui traversa l'estomac. La vampire, effarée, porta sa main à la blessure et ne put que constater l'horrible vérité : sa magnifique ( et horriblement chère ) veste était irrécupérable.
Avant que son adversaire ne puisse réagir, elle le désarma et commença à le vider de son sang avec avidité, savourant le liquide carmin jusqu'à la dernière goutte pendant que sa blessure se refermait d'elle-même. Une fois vidé, elle laissa son repas s'effondrer au sol puis s'essuya tranquillement les lèvres et le menton avant d'attraper le corps et de le confier à la mer.
C'est pendant cette besogne qu'elle remarqua une étrange présence sur la place. S'il s'agissait là d'un témoin de la scène elle ne pouvait pas rester sans rien faire. Plus elle s'approchait de la silhouette, plus quelque chose lui semblait étrange. Ce n'était pourtant rien d'autre qu'une jeune fille, sans doute ivre, aux longs cheveux roux et à la magnifique queue de poisson...
D'accord, ça, c'était singulier. Elle palpa la femme inconsciente pour s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un quelconque déguisement puis se résigna à accepter les faits : c'était une sirène. Et une sirène, c'était des problèmes en perspective. Parce que bon, c'est bien gentille, une sirène, mais c'est souvent très con. La preuve, dormir dans un endroit publique avec une magnifique et très visible queue de poisson pour arrière-train, c'est ni très discret ni très malin.
Natella lui envoya quelques petites claques sur la joue dans l'espoir de la réveiller. Sans résultat.
Elle passa alors aux grosses claques...


Dernière édition par Natella Bredan le Sam 17 Mai - 13:44, édité 1 fois
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Swan Stardust



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MessageSujet: Re: Une aurore des plus grises.   Une aurore des plus grises. EmptyVen 16 Mai - 20:21

Couchée sur la plage de galet depuis l'aurore, Swan essayait de regagner ses forces. Elle n'était pas munie comme les autres créatures d'une force surhumaine ou bien encore de vitesse miraculeuse. Certes elle nageait vite, aussi vite qu'un dauphin d'ailleurs, mais voilà tout ce que son corps pouvait lui permettre. Elle mit donc plusieurs heures à regagner ses forces en sommeillant ainsi. Certes il n'était pas très malin de rester là à la vue de n'importe qui, mais elle n'avait pas eu grand choix. Vidée de ses forces elle restait une proie facile, une fois de plus. Dans la bataille elle avait perdu quelques écailles et pendant la journée, ne se faisant pas prier, quelques petits poissons était venu goûter à sa chair. Heureusement pour elle, les mouettes et autres volatiles n'avaient pu approcher son corps à cause des vagues violentes qui venaient se fracasser sur son être. Le haut de son corps avait quelques bleus, des coupures à cause des rochers grignotés par le sel marin et des coquillages. Dans sa chevelure avait élu domicile un crabe orangé au ventre nacré. Ses cheveux roux gardaient assez bien la chaleur des quelques rayons de soleil qui pouvaient se glisser à travers les nuages orageux. Après tout le petit chanceux était à l'abri du vent de cette folle journée. Le jour passa aussi simplement que cela, finalement avec ce temps, aucun pêcheur ne s'était amusé à poster leur embarcation aussi proche des rochers tranchants. Le vieux phare étant aujourd'hui mécanisé personne n'avait de véritable raison de s'y trouver, pas même de jeunes adolescents séchant leurs cours, le temps était bien trop humide et froid pour qu'on est une telle envie. Personne ne vint donc troubler son repos jusqu'au commencement de la nuit.


La nuit devenant un peu plus fraîche, semblable à l'aurore où elle avait échouée sur cette plage, les lèvres de la rouquine avaient virés à un violet des plus inquiétant. Plongée au plus profond de ses songes, elle n'entendit pas qu'on approchait d'elle et fût encore moins réactive quand on se mit à lui administrer des petites tapes sur les joues. Soudain, les véritables gifles frappèrent de plein fouet la jeune sirène, aussi violentes que des vagues des pôles. Lentement Swan revint à elle, elle avait beau avoir mal, elle ne trouver pas les forces ni même les mots pour supplier son agresseur ou bien encore sauveur... ceci restait encore à définir. S'agrippant aux galets, elle essayait de cacher son visage et de se replier sur elle même. Cela n'arrêtant pas la personne, elle inspirait profondément avant de donner à celle-ci un grand coup de nageoire assez puissant pour tremper l'inconnue. Profitant de ce mouvement d'eau salé, priant pour que l'autre est bu la tasse, elle se mit à battre des cils et à ramper sur la plage le long de l'eau. Hélas, sa vision troublée et son peu de force ne la firent pas avancer de beaucoup, peut être même d'un ou deux pas humain. Voyant son incapacité, elle se mit à paniquer, sa respiration devenant plus rapide la faisait ressembler à une bête apeurée qui trépignait sur place. Ses doigts fripés enfoncés dans les galets, les coudes écorchés, elle observait entre ses mèches de cheveux roux la silhouette de l'inconnu. Plusieurs questions venaient alors en tête. Comment allait elle faire pour s'échapper d'une telle situation ? Retourner à la mer était du pur suicide, les vagues la fracasseraient sans aucune pitié contre les rochers. Devait elle prendre forme humaine ? En avait elle seulement la force ? Après une journée de repos, probablement mais elle aurait une démarche des plus maladroites et risquait de se faire rattraper en une fraction de secondes. Ses questions cessèrent soudainement lorsqu'elle réalisa brusquement que dans cette froide nuit, elle était la seule des deux à emmètre un battement de cœur.


Dans l’incompréhension la plus totale, elle tentait de se calmer pour prêter une oreille plus attentive à ses émotions. Soit cette personne était très douée pour ralentir ses battements, soit elle n'en émettait réellement aucun. Le souffle coupé, elle fixait avec ses grands yeux clairs, presque blanc, cette femme qui devenait de plus en plus nette à ses yeux. L'obscurité ne la gênait en rien, Swan avait cette faculté de pouvoir voir dans l'obscurité. C'était bien la première fois qu'elle croisait un vampire en ces lieux. Pendant qu'un frisson lui parcourrait son corps glacé, elle eut le courage de faire boucher ses lèvres.


- Qui êtes-vous ?

Sa voix lente, grave, laissait présager l’inquiétude. Elle craignait que ce vampire était l'un des chasseurs qui la traquait la veille. Armée d'un galet qu'elle tenait fermement elle défiait effrontément la créature nocturne. Pendant ce temps là, s'en que personne ne s'en rendent compte, un petit crabe perturbé par toute cette agitation s'éveillait et se mit à glisser le long de la chevelure de la sirène.


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Natella Bredan



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MessageSujet: Re: Une aurore des plus grises.   Une aurore des plus grises. EmptySam 17 Mai - 16:22

Natella dût insister un certain temps avant d'obtenir une vraie réaction de la part de la sirène. Malheureusement cette réaction fut plus énergique et... humide que prévu. C'est donc trempée jusqu'aux os que la vampire observait la rouquine s'éloigner lentement à la seule force de ses petites bras tremblants. La petite sirène semblait effrayée et exténuée. Natella la désarma d'un geste vif et rejeta le galet au loin avant de s'exprimer d'une voix douce mais ferme :

- Du calme, je ne suis pas là pour te faire du mal. Tu ne semble pas en état de repartir par toi-même, et je ne peux pas te laisser là, à la vue de tous. Je suppose que tu n'as aucune envie d'être trouvée sous cette apparence, n'est-ce pas ? Alors tu vas venir avec moi, au moins pour un temps.


C'était la seule solution qui lui semblait être acceptable. Elle se tînt immobile face à la sirène pendant quelques minutes, pour ne pas la brusquer. Elle lui indiqua également la présence d'un intrus dans ses cheveux, des fois qu'il puisse constituer un repas adéquat.

- Il faut que l'on parte. Si tu ne peux pas marcher, ce n'est pas grave mais change tout de même ta queue en jambes.


Ensuite de quoi, Natella l'aida à se traîner jusqu'à la voiture et à s'y installer, ruinant au passage son superbe intérieur cuir avec de l'eau salée.

- Tu es en sécurité. Je vais t'emmener dans un endroit sûr pour te reposer, mais la route prendra un peu de temps. Tu ne veux pas me raconter tes problèmes ? Ou me dire ton nom, tout au moins ? Je suis Natella.

Elle espérait que cette sirène vaille la peine d'être aidée.
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