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 Je vais mourir, docteur ?

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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyMar 8 Avr - 17:06


Les choses n’étaient pas aussi simples qu’elles le paraissaient. Lui avait bien trop l’habitude des situations tendues pour s’en émouvoir. A force de vivre une vie imbibée de tensions et d’amertume, de ressentiment, de gêne, on finissait forcément par ne plus y faire véritablement attention, on passait au-dessus, on raisonnait… on supportait. Il supportait souvent en silence, taisant le fond de sa pensée et se faisant l’anguille dans le torrent afin de s’esquiver. Il jetait aux orties les sentiments premiers et raisonnait, regardant les choses avec un recul presque interminable mais nécessaire… cela lui était infiniment bénéfique. Cela dit il était également conscient qu’il intellectualisait énormément, se déshumanisant au profit d’un regard neutre et analytique qui n’était parfois pas la panacée pour ses interlocuteurs. Il savait qu’Yzebel se sentait mal à l’aise en cet instant, et pourtant il était, au plus profond de lui, complètement incapable de la comprendre. Son esprit d’analyse ne comprenait fondamentalement que la rationalité… Enfin, ce n’était pas tout à fait vrai, il pouvait comprendre la folie et le tourment des sentiments, mais en se sortant de sa peau, de ses millénaires et en écoutant ce petit quelque chose qui puait l’entropie tout au fond de lui. Mais il ne le ferait jamais, n’en voyant absolument pas la nécessité. La question l’interrompit alors qu’il allait prendre une gorgée de vin et il l’observa d’un regard étincelant et inquisiteur, ne répondant pas du tac au tac. Il reposa son verre nettement, penchant légèrement la tête sans la quitter des yeux. Pour le coup, il en restait coi.

Si elle venait à mourir, est-ce que cela le rendrait triste ? Bonne question. La raison répondait non. Non pourquoi aurait-il été triste d’une quelconque façon ? Des individus mourraient tous les jours, il n’y avait pas grand-chose à y faire. Ainsi allait le monde. Une mort n’était pas un mal. Il en avait vu tellement… au départ, il avait bien tenté de les empêcher, mais ça ne servait à rien. Tout finissait toujours par mourir, même la mort elle-même en fin de compte lorsqu’il n’y aurait plus rien à consumer. Même si il officiait en tant que médecin, par bien des aspects de sa vie, il avait fini par vouer un certain respect à la mort… elle était part intégrante de bien des cycles. La peine provoquée par la perte d’un être proche ne lui était pas vraiment connue, il n’en ressentait qu’un vague écho, une terne image sans saveur aucune. Aloès plutôt qu’asphodèle. Et cependant, il savait pertinemment que sa raison n’était pas entièrement dans le vrai. Elle lui était importante, pour de nombreuses raisons et il en était progressivement venu à apprécier sa personnalité, à se laisser gagner par un regain de vie auquel elle donnait une impulsion. Elle l’amusait beaucoup, l’attendrissait d’une certaine façon sans doute… il n’avait jamais vraiment fait le point sur ce qu’elle représentait profondément pour lui, cela venait naturellement, et il observait le tout comme une expérience. Ça le déstabilisait d’y penser. D’autant qu’il avait ses propres raisons de ne pas désirer discuter de pareil sujet. Malgré le regard qu’il pouvait poser sur elle, il ne la croyait pas capable d’agir différemment des autres. En fin de compte, elle ferait également le mauvais choix…

Il allait finalement répondre, avec beaucoup d’esprit, lorsqu’il remarqua un détail particulièrement déplaisant sur le visage de son interlocutrice. Un mécontentement certain le saisit, et il se leva. «Ne bouge pas, je reviens tout de suite… il m’en reste en réserve » Sa voix portait une infime trace de tranchant, mais restait fort calme. Il ne fallait pas s’affoler, il l’avait vu dans des états absolument terribles, dès la première fois où il avait confectionné le traitement qui la gardait en vie. S’affoler ne servait à rien, quand bien même il était le mieux placé pour dire cela, ne souffrant pas. Rapidement, avec des gestes sûrs, il sortit le coffret du lieu où il le conservait, à l’abri de toute chose, prenant une dose, puis le remit en place, revenant à la cuisine en des enjambées rapides. Il vint la soutenir. « Voilà, ça va aller, ne t’en fait pas » Il l’aida à prendre la médication, qui était bien la seule chose capable de contenir la malédiction. Parmi toutes les choses qu’avait pu faire le père de cette enfant, la maudire était bien la plus stupide. Et pourtant, que ne savait-il pas que cet homme pouvait parfois se conduire en parfait aveugle et sourd à toute autre chose que ses propres lubies. Balayant cependant cette pointe d’agacement, il continua de la soutenir, et la prit plus fermement dans ses bras. « Tu n’as pas été sérieuse… »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyMar 8 Avr - 17:47

Leur relation était la plus étrange qui soit. Mais Yzebel était incapable de s'en rendre compte, elle ne connaissait que cela. Impossible de comparer avec autre chose. Le silence d'Emeril avait pourtant quelque chose de dérangeant, de déplaisant même. Pourquoi ne disait-il rien ? Pour la première fois, Yzebel compris... Il n'avait pas besoin de parler pour qu'elle comprenne la réponse. Cette évidence lui fit une boule dans l'estomac, elle se sentait brusquement nauséeuse. Pourquoi cela la touchait-il aussi ? Après tout, elle savait comment était le médecin... Il parlait peu, n'avait jamais eu aucun geste affectif pour elle... Mais la chasseresse les croyait amis et elle avait toujours cru que cela serait suffisant. Mais savoir que si elle mourrait, cela lui serait parfaitement égale... C'était douloureux, au-delà de tout ce qu'elle aurait pu imaginer. Toutes ses blessures physiques lui semblait soudain tellement anodine, si petites, presque inexistante par rapport à celle de son coeur. Son seul véritable soutient, son véritable... N'éprouverait rien si elle venait à disparaître.

Ce fût l'arrivée des larmes sanglantes qui mirent fin au silence gênant. Emeril se leva immédiatement pour aller chercher le remède à son mal. Les quelques instants que Yzebel passa seule dans la cuisine lui semblèrent être une éternité. Debout près de la table, la chasseresse fixait le vide, le visage inondé de larmes carmin qui tâchaient sa peau pâle. Bon sang, elle ne sentait pas la force de se battre. Généralement la peur prenait vite le dessus quand les larmes arrivaient qu'elle savait qu'elle était le premier pas vers une mort lente et douloureuse. Mais pas ce soir... Le gouffre dans sa poitrine occultait toute autre forme de douleur. La voix d'Emeril la ramena à la réalité. Il avait en plus le culot de lui dire de ne pas s'en faire, que tout irait bien... mais comment cela pourrait-il bien aller ? Sa mère s'était fait tuer comme un vulgaire animal sous ses yeux, on lui avait lancé la pire des malédictions qui soit et son seul lien affectif se fichait éperdument d'elle. L'aiguille s'enfonça dans son bras et le remède fut injecté rapidement, en quelques secondes, les larmes cessèrent de couler.

Pas sérieuse ? Yzebel pivota le visage et darda sur Emeril sont regard argenté. Sous l'effet de sa faiblesse, elle n'avait pu maintenir le sort qui cachait son visage monstrueux. En plus des longs sillons sanguin se mêlait à cela une joue totalement balafrée, crevassée, veinée. Un bien triste spectacle, écoeurant à souhait. La brune garda le silence un instant et souffla faiblement.

« à quoi bon... ? De toute façon rien ne me retient sur cette maudite terre... la seule chose qui fait que je suis encore là, c'est parce que la mort m'effraie. »


Oui à quoi bon. Jusqu'à maintenant elle avait aussi tenu pour lui, parce qu'il était son ami, sa famille. Mais une famille, un ami, ça s'inquiète. Pas lui. Yzebel pencha la tête sur le côté, ses longs cheveux sombres suivant le mouvement le mouvement lent puis lentement elle tendit la main et caressa la joue d'Emeril avec un sourire triste. Bon sang, a cet instant elle avait une forte envie de lui faire mal... Physiquement, moralement. Mais comment ? Cet homme glaciale avait-il des points faibles ? Elle les croyait amis mais réalisait qu'elle ne savait rien de lui. Elle cessa de sourire et son bras retomba mollement le long de son corps. Son esprit était embrouillé... La fièvre continuait de monter.

« J'ai besoin de dormir, Emych. »

Oui, elle était tellement fatiguée... Elle aurait pu s'allonger et dormir à même le sol tant son corps était lourd, dénué de force. Finalement, Yzebel n'avait même pas touché à son repas, l'appétit coupé. Elle contourna son ami et retourna dans la chambre et se permit de s'allonger sur le lit, gardant les yeux ouverts. Elle se haïssait profondément pour toutes les émotions contradictoires qui la faisait souffrir. Là, maintenant, mourir aurait été la meilleure chose, s'endormir sans douleur, partir loin de cet enfer obscure.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptySam 19 Avr - 14:53


Cette question-là, il l’avait déjà entendu plus d’une fois. Et chaque fois, elle recelait une bêtise sans bornes. A quoi bon ? Voilà bien-là la question de la sottise et du désespoir. Pourquoi avait-on toujours besoin d’une raison extérieur à soi pour exister ? Il fallait vraiment faire peu cas de l’existence pour oser poser une question pareille et sainte patience que Yzebel avait pourtant toutes les leçons pour choyer sa vie. Elle qui risquait de mourir tous les jours et qui se réclamait d’une entreprise autrement dangereuse, qui n’avait plus de mère et un père absent. Elle avait toutes les raisons de célébrer sa chance d’être encore de ce monde. Mais ne le faisait pas. Il pinça sensiblement les lèvres, donnant à son visage une ligne encore plus acérée. Ah la jeunesse… Indécrottable jusqu’au bout. Il y avait pourtant bien pire que la mort à craindre. Dans l’ombre, il y avait des choses que la terreur et la folie ne décrivait pas. Et pour les connaître oui, il avait tendance à se valoriser et préserver son existence… tout comme il oubliait finalement tout ce que les âmes les plus jeunes pouvaient imaginer du monde. Et voilà que lui aussi tendait à s’embrouiller. A force d’essayer de raisonner avec le bas peuple, voilà donc qu’il en oubliait les claires séparations des sujets. Il était trop vieux pour ce genre de choses.

Clignant des yeux, il la laissa lever la main et lui caresser la joue sans réagir, la tenant toujours contre lui. Il aurait été utile de lui en dire un peu sur lui. C’était très certainement le moment. Elle ne s’accrochait plus à lui simplement par ses propres ressentis ou ce qu’elle pensait et croyait savoir de leur relation. Insinuer ne suffisait plus, pas à ce niveau. Il était certainement temps d’engager autre chose. Pas sur l’instant, oh ça non. Elle aurait été incapable de tenir une conversation dans son état. Mais prochainement. Elle ne devait pas se détourner. « Tu vas dormir, oui » Il la laissa aller sur cette affirmation calme et lorsqu’elle fut sortie, il se mit à ranger la cuisine et terminer son repas, ne pouvant guère aller plus loin avec elle pour le moment. Une fois la vaisselle propre, il alla jusqu’à la salle de bain, ferma la porte à clef et s’installa face à l’énorme miroir avec un soupire. Il dénoua le lacet retenant ses cheveux, laissa sa chevelure tomber sur ses épaules et dans son dos et y passa une main pour les ébouriffer. Dans la surface réfléchissante, deux prunelles bleues ignées lui rendaient son regard lisse et posé. Nouveau soupire. Oui, il commençait à se faire vieux… la patience n’avait pas disparue, mais sans doute n’était-il plus suffisant, pour lui également, de feindre.

Restait un détail. Yzebel n’était pas stupide. Sotte de temps en temps, mais pas stupide. Les sorciers dépassant le millénaire comme lui ne courraient pas non plus les rues. Il se mettrait inévitablement en danger… Secouant la tête, il chassa le sujet de son esprit pour le moment, retira son veston tâché et sa chemise, massa une épaule marquée et se changea finalement avant de ré ouvrir la porte et de gagner le salon, où il s’installa avec son livre sur le canapé. Il n’avait pas sommeil… quelque chose le tiraillait, l’appelait, loin de là. Il ne pouvait pas répondre pour le moment. Il le devrait, à un moment ou un autre, cependant. Il n’avait pas le choix. Mais si il avait disparu au matin, Yzebel se douterait forcément de quelque chose. Alors il attendit. Au milieu de la nuit, il parvint enfin à s’endormir. D’un sommeil alerte et léger. Il n’avait jamais réussi à dormir comme un mort, trop pressé de menaces et de pressentiments pour cela. Encore une fois, il la sentait, caressant sa conscience comme une plume de mauvais augure… Aussi, lorsque vint le matin, et qu’il put se lever à une heure décente pour sa profession, il alla préparer un rapide petit déjeuné, prit sa part sans réveiller la chasseresse et descendit prendre ses patients du matin. Lorsque la jeune femme serait réveillée, ils auraient l’occasion de discuter.

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyMar 22 Avr - 15:28

Fin de soirée désastreuse... En quittant Emeril pour aller dormir, Yzebel croyait sincèrement que le repos lui ferait le plus rand bien. Mais ce ne fut pas le cas, la fièvre tourmentait son corps et son esprit. Etait-il donc possible de se sentir si mal après les meilleurs soins reçus ? IL semblerait en effet. La sueur perlait le long de sa peau jusqu'à rendre la robe sombre humide. Elle avait chaud, froid... La sorcière avait la désagréable sensation d'étouffer, chaque goulée d'air lui était difficile et semblait brûlante dans le fond de sa gorge alors que son corps douloureux lui semblait aussi lourd qu'une pierre. Difficilement, elle s'était relevé en pleine nuit et s'était approché du canapé en silence, la faible lumière de la lune permettait de voir assez clair pour qu'elle lui distinguer le corps inerte de son ami dans le canapé. Yzebel ne pu s'empêcher de penser qu'il devait lui en vouloir pour le comportement qu'elle avait eu... La chasseresse souffla longuement et retourna près du lit, se débarrassant de ses vêtements humides de sueur pour se glisser nue dans les draps, reposant sa tête sur l'oreiller moite.

Même débarrassé de ses vêtements, Yzebel avait l'impression que son corps était une pierre qui sombrait longuement dans une eau sombre. Par moment elle trouait la force de bouger pour se retourner, libérant des râles de souffrance. Non, sa hanche ne la faisait pas souffrir elle... C'était son esprit qui souffrait d'un mal plus fort encore, la fièvre la plongeant dans un songe effrayant et remplit de mauvais souvenir. Elle y revoyait sa mère, ses assassins, entendait de nouveau l'homme qui l'avait maudit...

« … Mais toi, il ne peut se résigner à te perdre, il dit que quoi que tu fasse, tu finiras par le rejoindre... »

Dans le lit Yzebel se réveilla en gémissant, cherchant à reprendre son souffle. La sorcière déglutit, le regard fou scrutant la pièce illuminé par le soleil. Déjà le matin... Quoi que, la nuit lui avait sembler si longue... La jeune femme soupira longuement, ramenant contre elle le drap et passa une main sur sa nuque humide. La fièvre était encore là mais bien moins forte. Lentement, elle pivota sur elle même et se leva du lit, observant et touchant les suture. Ça tirait un peu mais rien de bien méchant, Emeril avait vraiment fait un beau travail, comme toujours... Et finalement elle était heureuse d'avoir passé la nuit ici et pas seule chez elle vu son état. Yzebel observa les vêtements au sol et les enjamba avant de s'approcher de l'armoire du médecin. Elle s'abaissa doucement et tout comme lui la veille, tira le tiroir secret. Pourquoi donc ce tiroir était-il si bien caché ? La chasseresse fronça les sourcil et toucha les vêtements, les observant... Que des vêtements de femmes, tous à sa taille, tous dans le même style... Après avoir passé deux siècles chez les chasseurs du sanctuaire, elle avait le don pour sentir quand quelque chose n'allait pas... Et Yzebel avait l'impression d'être en plein dedans. Un frisson désagréable la parcouru et elle s'empara rapidement d'une des robes pour l'enfiler, l'autre trempé et salit par la fièvre de la nuit dernière.

Lorsqu'elle sortit de la pièce à vivre d'Emeril, Yzebel s'arrêta devant l'horloge qui indiquait plus de dix heure du matin. La brune secoua la tête et reprit son chemin avant de venir toquer à la porte du cabinet doucement et lorsqu'elle fut sûr que le médecin fut seul, elle entra doucement et s'approcha du bureau.

« Bonjour Emych... »

Son regard argenté scruta longuement celui-du médecin alors que ses doigts effleurèrent le bois du bureau. La sorcière recula d'un pas et s'assit dans la chaise continuant de fixer son soit disant ami.

« Tu ne m'en voudras pas, je me suis servit dans ton armoire, l'autre robe était imbibé de sueur... la nuit a été dur. »


Yzebel avait l'impression que tous deux devaient discuter. Mais de quoi ? Pour la première fois depuis longtemps, la chasseresse avait la désagréable impression que Emeril lui cachait quelque chose. Elle ne comptait pas lui faire cracher le morceau, elle préférait qu'il se confie à elle et si jamais il en était incapable... Alors elle prendrait les mesure nécessaire pour le faire parler, c'était aussi simple que cela.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyLun 28 Avr - 14:14


La matinée était moins chargée qu’il ne l’avait pensé. S’étant attendu à avoir des rendez-vous parmi les plus problématiques, son assistante lui assura pourtant qu’il n’avait que cinq personnes, dont deux pour le renouvellement d’un traitement de fond. Le dernier de ses rendez-vous était de ceux-là, une jeune fille atteinte d’une infection pulmonaire grave qui causait bien des soucis à ses parents. La gamine était une petite chose délicate et sans défense, au regard brun innocent. Elle ouvrait de grands yeux tandis qu’il l’examinait pour voir les avancées du traitement. Pas besoin de ces appareils ultra sophistiqués qu’avaient les humains habitant la terre. Il lui suffisait d’utiliser les bons outils pour savoir exactement où elle en était. Depuis le temps, la petite n’avait plus du tout peur de lui. Au début, c’était une autre histoire évidement… Mais il n’était pas une menace, après tout. Du moins pas immédiatement. Quoi qu’il n’aurait, comme ses pairs, nulle merci pour les innocents lorsqu’il le faudrait, il n’était pas pour autant enclin à lui vouloir foncièrement du mal, là tout de suite. Lorsqu’il le faudrait, sa mort, comme celle des autres, serait une simple nécessité. Une action inévitable. Aussi inévitable que la pluie ou le soleil. Les sorciers, pas plus que les humains, ne savaient écouter et voir les choix du destin présidant à une sagesse qui semblait les dépasser quoi qu’ils tentent. Mais pour le moment, certes, il ne voulait que du bien à cette enfant, et ce fut avec précaution qu’il redosa un traitement et le tendis à la mère avant de les raccompagner vers la sortie.

Il revenait par la salle d’attente et refermait la porte de son bureau lorsqu’il entendit toquer à l’autre porte, menant sur la salle d’examen et, après un escalier étroit, en haut, chez lui. Agréant à l’entrée de son invité d’une voix paisible, il se ré installa à son bureau afin de terminer de remplir le résumé de la séance d’aujourd’hui pour sa patiente, prenant bien soin de noter son avancement, ses symptômes et leur gravité. Il ne releva absolument pas le regard de sa feuille, des lettres tracées à l’encre dans un style manuscrit fin et penché sur la droite. Il écrivait lentement. Avait toujours écrit lentement. Mais il se sentait bien plus à l’aise, après des années à pratiquer qu’il ne l’avait été aux balbutiements de son apprentissage. Mais il préférait se concentrer. Yzebel était une grande fille et se gérait fort bien seule pour de petites choses comme cela. Ne rendant pas son salut à la chasseresse, il se contenta, lorsqu’il s’estima satisfait et qu’il eut reposé sa plume métallique, de répondre d’une voix parfaitement lisse, comme si on lui parlait de la météo. « Je t’en aurais voulu si tu ne l’avais pas fait. Pour l’une des rares occasions où tu daignes avoir la moindre délicatesse pour ton corps. » Il soupira sensiblement, bas. La remarque était partie sans qu’il l’ait réellement désiré et il pinça les lèvres, n’aimant pas quand elle tendait vers sa verve et son habitude pour la langue de vipère.

Lissant la feuille de son compte-rendu, il la glissa dans un dossier de cuir et le rangea dans un tiroir avant de finalement daigner lever les yeux vers elle, en un regard sérieux et posé. Scrutant le visage féminin, il finit par lâcher, avec une justesse on ne peut plus consommée. «Le fait que nous entretenions une quelconque forme d’amitié ne te donne pas accès à tout ce qui me concerne. Mettons tout de suite cela au clair. J’ai mes parts d’ombres, comme toi. J’ai mes secrets et j’ai mon intimité. Et je tiens à ce que ce soit observé. Ce que je décide de montrer t’est accessible, le reste m’appartient. Il me semble que ce n’est que pur respect mutuel » Il ponctua le monologue d’un instant de silence, puis reprit, toujours sur ce ton neutre et paisible. « Quel âge ai-je, d’après toi ? »

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Yzebel Amondeus
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyLun 28 Avr - 17:47

Si la veille, l'ambiance avait été tendu... cette fois, c'était pire.
La pique d'Emeril arracha une expression de colère à la chasseresse. Il venait à peine d'ouvrir la bouche qu'elle n'avait qu'une envie, fuir d'ici et le laisser à croupir seul dans son stupide cabinet. D'accord, elle ne prenait pas soin de son corps, mais ça ne le regardait pas, lui il était juste payer pour le remettre en état, point. Alors que la sorcière allait le faire remarquer à son ami, celui-ci balança des paroles encore plus dur. La colère devint tristesse dans le regard de la chasseresse.

« Entretenir... Une quelconque... forme d'amitié ? »

Elle n'aurait jamais cru que Emeril puisse lui faire tant de mal par ses mots, c'était pire qu'une morsure de vouivre ou qu'un coup de mates de loup-garou. Son cœur, à ce jour était la seul chose de son corps qui était resté intacte... Mais en quelques seconde, le médecin venait de l'écraser comme si ce petit cœur était une chose insignifiante. Yzebel s'enfonça dans le siège sans lâcher le sorcier du regard et murmura.

« Voilà trente ans que je met ma vie entre tes mains... j'ai toujours eu le plus grand respect pour toi, pour ton travail. Je n'ai jamais été indiscrète en ce qui concerne ta vie... Je ne t'ai même jamais posé aucun question si ce n'est hier soir. A t'entendre on dirait que je viens de te trahir... »

la colère revenait au grand galop. Yzebel se leva de son siège et plaqua ses mains sur la table, le toisant d'un regard rageur.

« Tu veux que je te dise la vérité ? Je crois que tu as peur Emeril... je crois que tu cache quelque chose... quelque chose d'assez gros pour que tu ne veuille même pas m'en faire part à moi, ta seule amie. Je m'en fous parfaitement de ton âge, que tu ai trois cent, six ans ou même trois milles ans... J'en ai rien à secouer ! »


Elle poussa un cri, tapant du poing sur le bureau et balaya son contenu d'un geste de la main, virant les papiers, les bougies, le matériel, tout.

« Tu m'as insulté là... une quelconque forme d'amitié... ? Alors ton attachement à moi se résume à cela hein... ? »

Elle se radoucit et contourna le bureau pour venir s'approcher du médecin, elle glissa sa main dans ses cheveux sombre et approcha son visage de son oreille, les cicatrices infâmes sur sa joue brillant à la lumière des bougies.

« Ne... parle plus... jamais... de notre amitié comme cela. Ou bien je te jure Emych... Oh oui je le jure que je te donnerais une bonne raison de me jeter hors de ta vie. »

Colère, tristesse, fureur et déception se mêlaient dans le cœur et l'esprit d'Yzebel y faisant régner un chaos sans nom. La jeune femme étouffa un gémissement et se laissa tomber à genoux près du fauteuil du médecin, relâchant les cheveux de celui-ci pour saisit sa main et la porter à ses lèvres tremblante. Avec une douceur qui tranchait avec la colère qu'elle avait lâcher, elle embrassa la paume du médecin et souffla en laissant couler ses larmes.

« Je n'ai plus que toi Emeril... Tu es ma seul famille... Ne dis plus jamais des mots comme ça... plus jamais. Cela me brise le cœur... Si tu savais la douleur que je ressent, si tu savais comme tu m'as blessé... »


Sa voix trahissait sa tristesse. Elle éclata en sanglot levant son visage vers le ténébreux. Dans le blanc de ses yeux, des veinules sombres se dessinèrent et serpentèrent jusqu'à l'argent de ses prunelles. La corruption... Voilà donc le meilleur moyen de pousser la chasseresse dans les ténèbres, briser son petit cœur. Elle fixait Emeril tristement sans même se rendre compte qu'en quelques minutes à peine, sans même qu'il n'ai eu à faire d'effort, le médecin venait de la tirer un peu plus dans la ténèbres.

« Emych... Tu sais comme je t'aime... Tu sais mon attachement pour toi... Tu es mon ami, mon confident... Je te dois tellement... »
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyMar 29 Avr - 21:59


Il ne bougea pas d’un cil, d’un centimètre. Coudes sur la surface du bureau, une main reposant sur l’autre et soutenant son menton, le regard fixe et bleu ne bougeant ni ne cillant. Pendant toute la durée de sa ridicule tribune, il ne bougea absolument pas. Même lorsqu’elle lui força une main, il ne bougea pas, et reporta simplement son poids sur l’autre. La scène en aurait presque été comique, si elle n’était tant tenue de la dramaturgie classique. Puante de cynisme, à ses yeux désabusés. Farce immémoriale… Elle semblait presque une suppliante aux pieds d’un seigneur. Demandant grâce. Demandant merci. Une merci et une grâce qu’il ne pouvait offrir. Qu’il ne possédait pas. Et ne posséderait certainement jamais. Le mécanisme se dessinait parfaitement. Ebahissement, colère, tristesse. Simple affirmation, menace, recherche d’empathie. Toute situation comportait forcément des mécanismes sur lesquels reposaient les liens sociaux et les échanges entre un ou plusieurs individus. Les êtres expérimentés en jouaient ou s’en détournaient complètement, mais en tous cas, ils n’étaient pas guidés par de fausses perceptions et par l’assurance d’une certitude biaisée par des émotions traitresses. Discourt et contexte nécessitaient deux interprétations, certes, mais chacun comportait une bonne dose de recule et d’objectivité… qu’elle ne possédait pas. Elle vivait ses émotions sans chercher au-delà, trait commun aux jeunes gens, qui les aveuglaient. Voilà une raison supplémentaire au fait que seuls les anciens avaient accès aux sièges du cercle des sept. Ce qu’il voyait ? Une enfant qui n’obtenait pas ce qu’elle voulait et qui ne comprenait pas ce qu’elle vivait. Elle se contredisait elle-même, lui prêtait des réactions qu’elle ne saisissait qu’à peine.

Pauvre petite fille. Que savait-elle-même de la dissimulation. Que savait-elle-même de la vérité des individus ? Foncièrement pas grand-chose, si elle pouvait affirmer ce genre de pensées avec tant de pétulance. Ce n’était pas forcément surprenant. Elle se dissimulait dans les émois de son passé et de son état avec un confort qui frisait parfois l’obscénité. « Tu me dois tellement que tu traites mon temps et mes efforts à ton égard comme le cadet de te soucis » lui répondit-il, stoïque comme une statue, de sa voix profonde et bien modulée. « Tu me dois tellement que tu méprises ouvertement tout ce que tu défends à présent si vertement. ‘A quoi bon’ disais-tu. Ou penses-tu que j’aurais déjà oublié tes paroles ? » Il tourna enfin le regard vers elle. Un regard fixe qui ne cillait absolument pas. Un regard qui ne laissait rien transparaître de ce qu’il pouvait penser ou ressentir. « Quelconque, du latin qualiscumque, signifie ‘quelle qu’elle soit’ ou ‘quel que soit’, une désignation didactique comme une autre qui ne nécessite point tant d’affolement de ta part. Il me semble, comme tu te plais tant à le rappeler, que nous entretenons effectivement une forme d’amitié, quoi que ton comportement à mon égard puisse sembler ambivalent » Reprenant la main qu’elle tenait encore, il se leva et entreprit posément de remettre de l’ordre dans le chaos qu’elle avait provoqué, en continuant à placer ses phrases sans une seule fois élever la voix. « Te remettre à mes soins depuis trente ans n’implique en rien un quelconque respect. Si tu me respectais véritablement, tu ferais plus attention à toi. Car oui, cela me regarde »

Il attrapa un bougeoir, le replaça sur le bureau et lui lança un coup d’œil posé. « En courant inutilement face au danger sans le moindre égard pour ta santé, c’est non seulement mes efforts, que tu balayes, mais également l’intérêt et l’attention que je puis porter, en toute amitié, à ta personne. Me retirer ce droit légitime est une insulte à l’amitié que tu sembles défendre si vertement. Quand à mes paroles, en leur ôtant cet air de tragédie que tu leurs prêtes, elles sont le simple reflet d’une réalité que je tenais à rappeler avant que tu ne te mettes à me questionner. Une simple rhétorique. En revanche tu sembles bien prompte à te hérisser, depuis hier soir, aussi je ne puis m’empêcher de penser que c’est toi qui me dissimule des choses. En attendant, puisque tu ne souhaites pas que je te parles de moi, je garderais donc mes récits pour moi-même » Ramassant lentement ses feuillets, il les redéposa parfaitement sur son bureau, puis tâcha de s’occuper de la tâche d’encre qui s’étalait par terre avec un léger soupire. « Tu te blesses seule, Yzebel. Cesse de me voir comme un potentiel ennemi, tu te rendras un grand service. Depuis trente ans, j’ai toujours été à ta disposition, quels que soient tes besoins. Je t’ai soigné. J’ai contemplé ce faciès que tu caches au monde. J’ai écouté ce que tu me disais, je t’ai donné des conseils lorsque tu en désirais. J’ai essuyé tes colères et tes angoisses. Depuis trente ans je suis égal à moi-même, j’ai toujours jaugé les choses avec du recul et j’ai toujours apposé des mots pensés sur mes considérations et sur les tiennes. Penses-tu véritablement que du jour au lendemain je me comporterais comme un vulgaire manant de caniveau ? » Il fronça sensiblement les sourcils, la perçant de ses prunelles. « L’on entend uniquement ce que l’on veut entendre. Yzebel. Que désires-tu vraiment voir en moi, voilà bien la question » Par sa voix, parlait le prophète, et non le médecin.

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Yzebel Amondeus
Un bon monstre est un monstre mort
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MessageSujet: Re: Je vais mourir, docteur ?   Je vais mourir, docteur ? - Page 2 EmptyMer 30 Avr - 9:38

Yzebel n'avait jamais jamais vu Emeril parler ainsi.
Bien qu'il ne s'énervait pas, ses paroles étaient virulentes. A chaque phrases prononcé, la sorcière sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Alors qu'il retirait sa main, lui arrachant un sursaut de surprise qui la ramena durement à la réalité, la belle se leva doucement, le suivant du regard. Le pire dans tous cela c'est qu'il disait vrai... Pourquoi le nier ? Face à lui, elle n'aurait pas fait le poids, Emeril aurait forcément le dernier mot, mais cela n'empêchait pas la chasseresse d'éprouver de la colère. La leçon de linguistique lui hérissa le poils, il la prenait de haut, la traitait comme une idiote... Certes elle n'avait pas son intelligence ni son savoir, mais Yzebel était une femme dont l'intelligence dépassait celle de bien des gens. C'était le résultat de longues années à rester enfermé dans une libraire caché derrière des centaines de milliers de livres, le nez plongé dans des grimoires parfois très rare... Certains auraient été étonné des connaissances magiques de la belle, Emeril le premier, s'il savait... Mais voilà, il n'en savait rien, comme les autres parce qu'Yzebel ne s'en vantait pas, pire, elle cachait cela, c'était son atout le lus fort. Être sous-estimé par l'ennemi se donner un net avantage...

La brune observa son ami ramasser le bazar qu'elle avait mit avec une pointe de culpabilité dans le regard, ce même regard qui quelques instants plutôt avait trahit une vague de corruption l'envahir, la tirant un peu plus vers les ténèbres de son propre cœur. Le mécanisme était lancé, ce n'était qu'une question de temps avant qu'Obheron obtienne ce qu'il désirait... Yzebel continua d'observer Emeril qui lui reprochait son manque de respect parce qu'elle ne prenait pas soin de son corps, parce qu'elle souillait les efforts qu'il faisait pour maintenir ce corps brisé à flot. Par la lumière que cette vérité faisait mal. Pourtant ces mots là ne furent pas les plus dur à accuser, non, ce fut la suite qui fit plus mal encore. C'est elle... qui dissimulait quelque chose ? Yzebel se figea, les yeux écarquillés de surprise alors que son regard argenté soutenait celui d'un bleu glaciale de son ami. Elle déglutit difficilement et souffla.

« Je... »


Prise au piège. Elle aurait aimé le contredire mais elle en fut incapable, les mots refusaient de sortir de sa bouche. Son silence la trahissait douloureusement. Emeril lui rappela bien vite à quel point elle se méprenait sur son compte, lui rappelant qu'il avait été là pour elle depuis qu'ils se connaissaient. Là encore, c'était vrai et Yzebel sentit une nouvelle vague de culpabilité la prendre... Elle avait blessé son ami en mettant en doute leur amitié, mais s'il avait formuler ses paroles autrement aussi... Cependant il avait raison sur un autre point, les mots usés la veille n'avait pas aider à une bonne entente. Mais Emeril ne comprenait pas... Non il ne comprenait pas qu'Yzebel était perdu, incapable de profiter de la vie. Elle en avait conscience, elle savait que c'était mal... Mais elle n'arrivait pas à changer cela. S'approchant d'Emeril, elle murmura :

«  La vérité Emych... c'est que je n'arrive plus à vivre. Ce n'est pas... Une métaphore. »

Elle sentit les larmes lui piquer les yeux avant d'inonder son visage balafré. Elle s'approcha encore, si proche de lui, plus qu'elle ne l'avait été.. Plus qu'elle n'avait jamais oser.

« Je n'éprouve plus goût à la vie... j'essaye, chaque jours... Mais rien n'y fait... Je ne pense qu'au moment où je quitterais ce monde.. Même si cela doit se faire dans la douleur. La vérité... c'est que je suis trop lâche pour me donner la mort... Mon envie de vengeance... La façon dont je me met en danger chaque nuit... Je cherche dans la douleur, dans la peur, l'étincelle qui me fera comprendre que la vie est précieuse... Mais j'échoue à chaque fois. Hier je suis passé sous les crocs d'une vouivre.. Je n'ai... éprouvé aucune envie de survivre... La vie à déserté mon cœur Emeril... Il y a trente ans de cela. »

Un pâle sourire se dessina ses lèvres. Lentement sa main se posa sur le torse d'Emeril, cette proximité emballa son cœur alors que son nez effleura la joue du médecin, elle souffla avec douceur.

« J'ai longtemps cherché ce qui me maintenait encore envie, pourquoi malgré mon envie de mourir j'étais encore là... Car il est évident que quelque chose me retient à ce monde, quelque chose auquel je me rattache, quelque chose qui m'empêche de plonger complètement dans le désespoir. Il reste une infime lumière dans mon cœur... Je suis comme un papillon dans les ténèbres, sans cette lumière j'aurais déjà sombré depuis longtemps... ça aussi c'est la vérité... »


Fermant les yeux, la belle posa ses lèvres sur la joue chaude et douce de son ami, ses doigts se refermant sur sa chemise, serrant doucement le tissus.

« Je ne l'ai réalisé qu'hier... J'ai cherché la vie au mauvais endroit Emeril... je l'ai chercher dans la douleur, dans le danger... Sans comprendre que mon étincelle de vie était là... tout près de moi. C'est vrai, je n'ai plus de respect pour mon corps où ce qui l'anime... Car il y a une chose bien plus importante que la vie, pour moi...»

Sa main libre se glissa dans les cheveux d'ébène du médecin alors qu'elle embrassa la commissures de ses lèvres. Une vague de chaleur envahit Yzebel, son cœur battait à s'en rompre dans sa poitrine.

« Je sais à présent ce que je veux... J'ai juste eu peur en prenant conscience de cela... »


Dans un élan de folie, la balafré pencha le visage pour venir saisir les lèvres du sorcier entre les siennes. Dans un baiser passionné, un brin fougueux, elle le repoussa jusqu'au mur, l'y plaquant alors que sa langue passa les lèvres d'Emeril pour caresser la sienne langoureusement.

« C'est toi que je veux. C'est toi mon étincelle... ma raison de vivre. Tu es mon dernier rempart contre la mort.... Tu es tout ce qui me reste Emeril... Tu es ma seule famille. Mon bien le précieux. »
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