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 Y'a des jours où on devrait vraiment rester chez soi [Emeril]

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Anthony Asulfr
Le Loup des Dieux
Le Loup des Dieux


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MessageSujet: Y'a des jours où on devrait vraiment rester chez soi [Emeril]   Y'a des jours où on devrait vraiment rester chez soi [Emeril] EmptyVen 21 Mar - 13:54

La claymore était légère dans mon dos, je sentais à peine son poids tandis que je bondissais d'une pierre à une autre, suivant le lit de la rivière en bondissant d'un rocher à un autre, trouvant toujours le bon équilibre pour me réceptionner et repartir dans un nouveau saut. On était le troisième jour du cycle de la pleine lune. Cette nuit serait la dernière nuit où je pourrais changer... et j'avais bien l'intention d'en profiter avant de sombrer dans la faiblesse apathique qui arrivait immanquablement une fois le cycle achevé. Je m'immobilisais au sommet d'une petite série de cascade et baissais les yeux sur l'eau trouble, légèrement teinté du vert boueux de la jungle. Accroupis, j'observais les poissons se déplacer paresseusement sous la surface, songeant brièvement qu'un petit casse-croûte ne me ferait pas de mal. Je n'avais rien mangé en partant ce matin-là et on approchait dangereusement du milieu de l'après midi. Autant dire qu'il était plus que temps que je songe à satisfaire les exigences de mon estomac malmené. Ouais... plus que temps, c'était un euphémisme. Je crevais la dalle. Mais ce serait du gâchis que d'employer l'épée qui trônait dans mon dos comme pique à poissons. Tout mon être de Forgeron se rebellait à cette seule idée, m'arrachant un sourire. De toutes façons je n'aimais pas l'eau. Cette partie-ci de la rivière était assez profonde pour que j'y sois immergé jusqu'au cou. J'y survivrais, suffisamment en tout cas pour gagner la berge et sortir de là mais l'expérience ne serait pas agréable pour autant.

J'émis un grognement bas et sautais, gagnant le milieu de la rivière, sur le bord d'une des petites chutes. Un poisson ou deux, c'était un en cas plutôt acceptable pour peu que je me mette en chasse pour autre chose. Il n'était pas bon que la nuit arrive alors que j'ai le ventre vide. La faim de la bête est déjà dévorante sans y ajouter la mienne. Je ne craignais pas une perte de contrôle, pas tout à fait même si le risque zéro n'existait pas en ce qui me concernait. Je suis vieux mais pas à l'abri d'une rechute, l'âge ne met pas à l'abri et même si ça ne m'était encore jamais arrivé, j'avais une conscience assez aiguë de ce dont j'étais capable. Je ne voulais pas qu'on me prenne en chasse parce qu'un excès d'assurance m'avait poussé à commettre des erreurs. Je me penchais en avant, sentant la forme raide de l'épée se relever pendant que mes épaules ployaient vers l'avant. Un ou deux poissons. Vitesse et précision. Un peu de dextérité que diable. Je fis jouer mes doigts et entendis avec une grimace les articulations craquer, sentant la peau se déchirer comme les ongles humains laissaient la place à ceux du loup. Les griffes me seraient plus utiles pour harponner et conserver ma prise... pour peu que je parvienne à en approcher suffisamment.
Mon reflet me rendit mon regard pendant que je me penchais au-dessus de l'eau. Les innocents poursuivaient leur nage paresseuse, descendant dans le cours d'eau pour rejoindre une zone plus tranquille de la rivière. La profondeur au niveau des chutes était quasi inexistante, c'était l'idéal pour pêcher à mains nues comme j'étais sur le point de le faire. Ma main se tendit lentement au-dessus de la surface sans aucun geste brusque et j'attendis. J'en attrapais un au bout de trois tentatives et entrepris de lui dénuder le ventre à coup de griffes, entendant les écailles cliqueter sur le rocher où je me tenais accroupis. Je salivais d'avance à l'idée de plonger le nez dans le ventre mou de ma prise. Je n'étais pas encombré par l'attitude civile des sorciers et autres humains. Cuir ma pitance n'était pas nécessaire, c'était même plutôt surfait à mon sens. Je grondais sourdement et tins ma prise à deux mains, l'écaillage étant terminé. Je m'apprêtais enfin à goûter à mon précieux repas lorsque quelque chose troubla la surface de l'eau, une onde qui n'avait rien à voir avec un poisson effleurant la surface... et tout avec une putain de vouivre qui me fonçait dessus.

J'émis un cri rauque et m’aplatis sur perchoir, évitant de justesse les pattes postérieures de la garce qui avait eut la ferme intention de me labourer le dos de ses longues serres. Je bandais les muscles de mes jambes et bondis en avant, me réceptionnant maladroitement sur la berge, envoyant des gerbes d'eau autour de moi et trempant le bas de mon pantalon. J'émis un juron et fonçais sous le couvert des arbres avant de faire demi-tour en râlant. La vouivre faisait demi-tour, sifflant rageusement. Je retournais en quelques bonds sur mon emplacement initiale et m'emparais de mon poisson. « - Toi, tu viens avec moi. » Je bondis de justesse, évitant une gerbe de flammes qui passa en crépitant à un cheveu de mon dos, me faisant frissonner d'angoisse. Le feu était une de ces rares choses que je redoutais vraiment. La brûlure de l'argent, je pouvais encaisser, c'était douloureux au possible mais je pouvais supporter. Mais le feu... le feu c'était autre chose. Je repartis en direction des arbres, sautant et sprintant dans leur direction mais un jet rugissant de flammes me coupèrent la route, m'obligeant à changer de direction, gardant la créature dans mon dos. Mon instinct hurlait au danger et une partie de moi maudissait la poisse qui avait voulu que la seule vouivre du secteur soit pour ma pomme !

J'accélérais et me jetais sur le côté d'un bond, évitant un nouvel enfer qui m'était destiné, dérapant sur la berge caillouteuse et glissante. « - Putain ! » Nouvelles chutes d'eau en vue, droit devant. Chaque tentative de rejoindre les armes donnait lieu à un incendie et je n'étais pas plus pressé que ça de ressembler à une torche velue. J'étais à moins de cent mètres des cascades lorsqu'une odeur inconnue me fit tiquer. Je sautais à nouveau, songeant que j'allais sûrement remporter le prix du Kangourou du mois à force et atterris au pied des chutes. Je me ruais sur la forme à peu près humaine qui se tenait là. Pas un vampire, pas un loup et définitivement pas une sirène. Les humains étaient exclus donc j'avais sûrement à faire avec un sorcier. Je le plaquais quand même contre la roche humide de la cascade au moment où la Vouivre passait au-dessus en sifflant. Je m'écartais juste assez pour adresser un sourire à l'inconnu :

- J'espère que tu cours vite.

Le lézard volant habité par quelques intentions homicides vira sur l'aile gauche et je me demandais si le poisson que je tenais toujours dans la main gauche avait quelque chose à voir avec la colère de l'animal. C'était stupide... et il était hors de question que ce putain de poiscaille m'échappe, pas alors que j'avais attendu autant de temps pour parvenir à en choper un.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Y'a des jours où on devrait vraiment rester chez soi [Emeril]   Y'a des jours où on devrait vraiment rester chez soi [Emeril] EmptyMer 26 Mar - 16:08


Ondée limpide, s’étirant-là, proche de lui telle le scintillant ruban de quelque fabuleux ouvrage naturel, ourlée des stridulations provoquées par le remous de la cascade, dont le bourdonnement assourdis se révélait une musique des plus apaisantes. La fraîcheur de l’air, comme un suaire impalpable, l’enlaçait de ses bras brumeux, procurant au travers de l’humide étole un soulagement que jamais son cœur ne rejetterait, et pour cause. Qui de l’apaisement ne recherchait pas fondamentalement les accords, les rythmes harmonieux d’une mélopée où la déliquescence n’était que profonde étrangeté, singulière langueur, loin d’un sanctuaire autrement protégé. Sa venue, brodée de tourments lancinants, lacée de volonté maîtresse, poussée par l’irrémédiable mais non moins impérieux besoin, n’était que l’ombre d’une plus profonde inspiration. Tâche d’encre sur une feuille immaculée, sa présence troublait, en ces lieux aqueux. Là pourtant n’était pas son intention, puisque la jouissance d’une besogne si simpliste représentait le seul agrément auquel il aspirait. Loin des émois de la bourgade, sa constante vigilance ne lui était plus aussi utile, ou était-ce sans doute le changement de menaces qui le préposait à un plus grand confort. En ces lieux, il y avait peu de chances qu’une quelconque prophétie s’impose à lui. L’épée de Damoclès perdait de sa réalité, de sa constance, s’éloignant de lui…

Apaisement tant espéré, coulant en lui comme l’ambroisie divine de l’antique Grèce. Un apaisement qui ne lui était rien moins que le plus immense présent au monde, une largesse de l’existence qu’il ne pouvait que remercier avec humilité et sincérité. Vivre plus d’un millénaire en supportant le poids de cette cangue permanente n’était nullement propice au repos des sens et de l’être. Chaque journée se trouvait marquée par l’attente d’une vision potentielle, marquée par la peur, il fallait l’avouer. Ces fenêtres ouvertes sur l’avenir n’avaient rien de plaisant, bris acérés d’un miroir sycophante qu’il saisissait à pleine main, sacrifiant au destin ses forces et sa santé en un cruel paiement des trésors que le futur recelait. Joyaux sans prix, nul doute à cela, mais également joyaux pour lesquels il n’éprouvait nul désir. Comme un fruit mûr dont on l’aurait gavé jusqu’à la lie, et dont la simple odeur lui retournait le cœur, il ne pouvait qu’éprouver du dégoût et une crainte révérencieuse pour ce don terrible. Oh, jamais il ne lui serais venu à l’idée de le rejeter, quand bien même il en aurait eu la capacité, stupide considération que cela quand on saisissait l’importance de telles possibilités. Mais se voir accorder un répit, ne serait-ce qu’un bref instant, était, oui, une bénédiction.

Aussi en profitait-il avec abandon, assurant son pas, plus discret qu’à son tour, en gardant à l’esprit les dangers potentiels des lieux. Oui, rares étaient les instants de grâce où il pouvait se pâmer dans l’immensité d’une telle quiétude, son regard igné par les flammes de la volonté se noyant dans les flots, trame étoilée par une luminosité céleste… Un soupire au délicat tremblement échappa de ses lèvres, ne brisant qu’à peine la quiétude des lieux avant que son souffle ne se bloque sous la surprise que le chaos sonore, soudain, provoqua. Qu’était-ce donc ? L’instinct, si tant est que l’on put même donner ce nom à la facette la plus cynique de son être qui s’attendait toujours au pire, répondait naturellement qu’il s’agissait d’ennuis en perspective, puisqu’il était bien rare qu’un tel tapage en pleine lande soit le fruit de quelque délicieux couple folâtre. La collision soudaine confirma cette pensée première, et il manqua un instant de souffle, tout occupé qu’il était par le soudain changement d’équilibre et par une tentative perplexe de comprendre ce qui pouvait bien être en train de lui arriver. Au détour d’un clignement d’œil, il perçut le sourire qu’on lui adressait et une autre part de sa personne, distante et observatrice, s’inquiéta quelque peu de l’identité d’un homme (le corps était trop massif pour être celui d’une femme) capable de sourire en pareil instant.

« Quoi ? » lâcha-t-il à la psedo question, manquant pour une fois de son tact et de ses manières habituelles. Courir vite ? Et pourquoi diable ? Et bien probablement pour la vouivre qui leur fonçait dessus sans la moindre ambiguïté. « … non, pas vraiment » La réponse à l’affirmation vint avec un temps de retard, mais on ne pouvait guère lui en vouloir, le tableau dot il faisait involontairement parti tenait trop du surréaliste. Cette semaine était-elle donc marquée d’une pierre noire qu’on lui impose encore davantage de rocambolesque ? Mieux valait laisser cela de côté pour un moment. Il n’y avait guère de moyen de sortir de l’enclave à cet instant et finir en pitance pour un monstre pareil ne lui était pas une perspective enviable. Et non, il ne courrait pas bien, ça faisait longtemps qu’il n’avait pas eu besoin de ça pour sauver sa peau… En cet instant, cela le desservait grandement. Fort heureusement, il avait d’autres cordes à son arc. Conservant autant de calme qu’il était possible, il tâta du pied le sol, accrocha un angle de la pointe et agrippa fermement l’individu qui le plaquait contre la pierre froide et humide. « Pardonnez la proximité soudaine »

Et là-dessus il l’expédia tête la première à travers l’angle en sa compagnie, disparaissant de l’emplacement où ils se trouvaient dans une distorsion du corps et de l’esprit semblable à la pression d’un tube, ils ré apparurent un peu plus loin, au large de la berge. Chassant tant bien que mal un léger tournis, il pivota en cherchant l’ignoble bête des yeux pour s’assurer qu’elle n’allait pas fondre sur eux dans l’instant. Malheureusement, lui ne pourrait certainement pas jouer à ce petit jeu indéfiniment, son sens de l’équilibre en prenait un sacré coup dès qu’il utilisait ce don particulier. « Qu’est-ce que vous lui avait fait exactement, à cette chose ? » osa-t-il sans arrêter d’observer la vouivre, prêt à détaler si il le fallait.

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