Raconte moi une histoire : la tienne ? [Yz]

La sorcière était parti. Ilclaste hésita un instant, cherchant peut être en lui une bonne raison de faire autrement, puis il se décida. Il inspira et laissa la magie faire : Lui rendre sa forme humaine.  Depuis sa malédiction, on pouvait compter sur les doigts d'une mais les fois où il avait repris sa forme originelle, et toutes avaient eu lieu avant la rencontre avec Ichabod.... Soit il y a plus de 10 ans.
Sous le ciel gris et la pluie menaçante, Ilclaste se retrouva là, planté et le souffle presque court. Idiotement son premier réflexe fut de porter ses mains à hauteur de visage. Il les contempla longuement comme si il les découvrait pour la première fois. Il plia, et déplia les doigts.

Un sourire souleva ses lèvres.

-Le pouce opposable quelle belle invention … Annonça-t-il pour lui même et le propre timbre de sa voix, aussi familier soit-il le surpris. Il était si … Humain.

Il aurait voulu un miroir pour retrouver son vrai reflet, mais il n'avait rien de tel sous la main pour le moment... Il remarqua alors une froideur au niveau de l'entrejambe... Il remarqua alors qu'il était totalement nu.

Faut que je me retrouve des vêtements !

Constata-t-il avec pragmatisme.

Étape une donc, se trouver une tenue correcte, avec pour contrainte le fait de n'avoir pas le moindre sous en poche. Il prit rapidement sa décision : celle de voler tout simplement. Il espérait que ses connaissances et réflexes de voleur de son ancienne vie n'avaient pas trop prit la poussière, car il allait en avoir besoin ! Il reprit sa forme animale et Il lui fallu une petit heure pour trouver une maison vide apparemment habité par un homme avec sa carrure pour se retrouver des vêtements

Il s'observa dans le miroir, une chemise blanc cassé, un pantalon sombre, des chaussure un peu usée... Pas la grande classe, mais c'était toujours mieux que ses vieilles fringues puantes.
Il s'arrêta sur la contemplation se son visage : redécouvrant ses yeux, la forme de son nez, ses joues couvertes d'une barbe de quelque jours, ses cheveux indisciplinés, ses rides qui lui creusaient le front et entaillaient le coin de ses yeux...  Il n'avait pas changé : toujours cette tête de rôdeur !

-Bonjour … Moi. Se salua-t-il avec un éclat de rire. Puis il sortit, non sans avoir pris la précaution de prendre dans la garde robe de l’inconnu un long manteau brin sombre. Dehors, il se sentit brusquement : nouveau. Malgré le mauvais temps qui persistait il ne pouvait s'empêcher de ressentir une joie étrange de voir le monde à travers ses yeux d'humains. Les chien avaient une vision plus odorante du monde. Alors que les hommes … Bon sang la vision des hommes avec ses couleurs et ses détails ! C'était magique ! Il s'amusait à tout regarder, à tout observer. Il savourait le simple fait de marcher debout, de voir le monde de tellement plus haut !

Puis il se rappela sa tâche : La sorcière. Ainsi se lança-t-il se sa piste. Son odorat fut d'un grand secours, et même si la pluie avait légèrement embrouillé la piste, il parvint à arriver au pied d'un commerce dans lequel elle s'était visiblement arrêtée. Il leva les yeux pour lire l'enseigne.

*Une libraire ?! Elle sérieuse là ?!*

Pensa-t-il avec humeur .Il n'aimait pas les livres. Il aurait donc menti en disant qu'il n'aimait pas les libraires parce que de fait : il n'y avait jamais mit un pied !

Il soupira. Il aurait préférait autre chose... Mais il fallait bien se jeter à l'eau. Il devait faire confiance à son sens de l'improvisation. Il était là pour en apprendre plus sur la sorcière (ne serait-ce que son prénom) et il n'avait pas un sous en poche. Autant dire, qu'il allait devoir se creuser la tête ! Mais d'un pas décidé il franchit la porte de la boutique et il se surpris lui même à être impressionné : ça faisait quand même un paquet de bouquins ! Dans un des rayons, il distingua la sorcière en train de ranger une pile de livre, et il sentit l’adrénaline monter. Il adorait ça.  Avec un air dégagé, il fi mine de intéresser aux ouvrages proches de lui.

L'endroit était calme. Son ambiance tamisé et l'odeur des livres avait tout pour apaiser l'âme torturé de la sorcière. Elle aimait cet endroit plus que n'importe quel autre, elle c'était donné tellement de mal pour rendre cet endroit aussi attrayant après avoir quitté les chasseurs du clan blanc.

Sur son support, Iggy le vieux hiboux ouvrit un oeil et poussa un hululement digne d'un moteur de camion pour se rendormit alors que sa maitresse repoussa sur son nez ses adorable petite lunette ronde à la monture cuivré. Son regard se perdit sur les pages d'un vieux grimoire aux rituels complexe. Dans un soupir, elle saisit la loupe et la passa sur les dessins qui ornait le tour du texte et s'arrêta sur un minuscule détails: deux lettres en relief étaient là... AD.

" Adalbert Deramos..."

Yzebel esquissa un sourire et reposa la loup alors qu'elle refermait de sa main libre le volume. Un grimoire d'Abalbert Deramos... Un authentique de la vieille magie. Avec douceur la sorcière enveloppa le vieux livre dans un linge de velours émeraude puis se leva de sa chaise et fila à l'autre bout de la librairie et se stoppa devant une grande tapisserie au couleur sombre et s'avança encore... Jusqu'à passer à travers. De l'autre côté se trouvait une pièce plongé dans la pénombre. Ambiance glauque, odeur forte d'encens, de cire de bougies... Il y avait de nombreuse chose entreposé ici... Au sol et sur les murs étaient peint de nombreux pentagramme et glyphe magique. Yzebel s'approcha d'un énorme coffre en bois et l'ouvrit avant d'y déposer le grimoire puis le referma et quitta la pièce sans attendre.

Le regard argenté de la chasseresse fouilla la librairie du regard, s'arrêtant un instant sur le vieux hibou puis elle revint au comptoir d'accueil et s'empara d'une pile de livre et s'éloigna vers les grande bibliothèque et commença à les ranger. La porte s'ouvrit mais ce qui attira l'attention d'Yzebel ne fut pas le nouveau client mais la réaction qu'il provoqua chez Iggy. Le hibou se réveilla d'un coup brusque, poussant un hululement strident et désagréable et s'agita sur sa branche en fixant l'homme qui venait d'entrer. Yzebel fronça les sourcil et tapa du pied.

"Pshhut! Iggy !"

Elle s'approcha rapidement, un sourire gêné aux lèvres et salua l'homme inconnu et qui pourtant, lui donnait cette étrange sensation qu'il ne l'était pas tout à fait.

"Bonjour, entrez... Navré pour ce vieil emplumé, ne faite pas attention à lui. En quoi puis-je vous aider, monsieur ?"

A l'accueil désagréable du vieux hibou, Ilclaste sursauta. De peu, il se rappela qu'il était un homme et qu'il aurait été ridicule de retrousser les lèvres pour grogner. Il en ressentit une certaine frustration. Ainsi jeta-t-il à l'oiseau un regard assassin, comme pour lui dire "tu ne perd rien pour attendre  le volatil !"
La sorcière avait donc un autre animal de compagnie ? Il n'avait pas imaginé cette option... Et il fut surpris de la jalousie que cela réveillait en lui...  Et voilà, il était de mauvaise humeur !

"En quoi puis-je vous aider, monsieur ?"

Il pivota rapidement vers la demoiselle. Son air contrarié s'envola, et il prit une attitude la plus "avenante" possible en vu de sa physionomie roublarde.

-Heu je cherche un livre. Répondit-il en cherchant ses mots.
*Ca c'est de l'introduction mon vieux. Tu es dans une libraire mec ! Normal que tu viiennes pour un livre *
Songea-t-il avec cynisme. Il eut un sourire sec et rectifia sa pensée :
-Vous devez vous en douter, évidemment. .
Il se racla la gorge. Parcouru l'endroit du regard et revint sur la sorcière.
-Vous vous vous êtes jamais dis "tiens j'ai jamais fait ça de ma vie, si je le faisais" ?  .
Une pose.
-C'est ce que je viens de faire. Je suis jamais entré dans une librairie. Aujourd’hui j'ai décidé de le faire. Un coup de tête si vous voulez...   .
Expliqua-t-il en effleura une couverture des bouts des doigts.
-Si vous devriez acheter un livre aujourd'hui, vous prendriez lequel ?   .
Lui demanda-t-il soudain.

Yzeble resta immobile face à l'homme. Il avait piètre mine, sans doute quelqu'un qui avait peu d'argent. Elle le fixa par dessus ses lunettes rondes, le visage à demi baissé. IL baragouinait... Oh c'était parfaitement compréhensible, sauf qu'il avait l'air de savoir à peine ce qu'il faisait ici. Flippant. Iggy hulula de plus belle, penchant la tête sur le côté de façon si souple que cela aussi en fut effrayant. ce fut d'ailleurs à cause de l'angle étrange que prenait son cou que son cri s'étouffa à moitié. Et il se figea dans cette position, ses yeux jaunâtre et globuleux rivé sur l'inconnu.

Yzebel pivota légèrement le visage et blêmit en voyant la position et le regard du hibou. Pourquoi ne bougeait-il pas cet idiot d'emplumé ? Yzebel pinça les lèvres et claqua des doigts. Le hibou ne réagit pas, restant ainsi... Bon dieu de bon sang de bonsoir ! Allait-il donc bouger oui ? La chasseresse tapa du pied et souffla avant de claquer encore des doigts et gémit:

"Iggy..."

Aucune réaction. La belle brune se racla la gorge et  brusquement pivota vers l'oiseau et frappa dans ses main fortement en hurlant.

"IGGY !!!!!!!"

Le hibou sursauta et poussa un hululement à vous glacer le sang, s'agitant dans touts les sens. Yzbel souffla et fixa de nouveau son client avec un sourire gêné et répondit:

"Excusez le... Iggy est un peu sourd et... il n'a plus toute sa ... tête."

Elle sourit un peu plus...mais faussement. La chasseresse avait bien du mal à ne pas montrer sa gêne. Ce satané piaf faisait fuir une partit de la clientèle... Mais voilà, elle avait fini par s'y attacher avec le temps... Pas le coeur à s'en débarrasser. Yzebel invita poliment l'homme à la suivre vers une des bibliothèque et saisit un livre, relativement épais de plusieurs centaines de pages.

"Je vous propose l'histoire des plans... Cela relate les faits du monde magique depuis sa création... c'est très intéressant. C'est... à la fois un écrit historique et un journal intime... Si vous avez du temps à tuer je vous le recommande."

Elle s'empara d'un autre livre, plus petit, moins épais.

"Si vous êtes plutôt du genre à...rêver... Eh bien... Je peux vous proposer ce roman... euh... c'est une histoire d'amour... voilà. Une histoire d'amour. Mais... c'est très bien écrit!"

Yzebel y allait un peu à l'aveugle là, sans savoir ce qu'aimait cet home, comment le conseiller correctement ? Et la demoiselle réalisa qu'elle n'avait pas répondu à sa question... Une question pourtant simple. Elle sourit faiblement et fourra les livres das l'étagère, réfléchissant et souffla, le fixant du coin de l'oeil.

"Vous voulez vraiment savoir quel livre je prendrais...?"

Yzebel dévisagea l'inconnu un instant puis lui tourna le dos, filant vers un coin plus reculer de la librairie. Une étagère réservé au livre pour enfant... Elle saisit un gros volume au pages épaisse et caressa la couverture avec une douceur exceptionnel puis revint vers l'homme et murmura:

"J'achèterais celui là."

Avec un petit sourire et un regard triste, elle lui tendit le livre: les contes de grimm. La sorcière déglutit et ajusta ses lunettes sur son nez avant de murmurer.

"Je sais... ça surprend parce que c'est un livre pour enfant mais... C'est mon livre préféré."

Aussi dangereuse soit cette femme, elle disait vrai. Ce livre elle l'avait lu et relu des tas de fois. On voyait d'ailleurs que c'était un livre fait et acheté dans le monde des mortels. Yzebel avait toujours adoré les contes, elle qui avait une vie faite dans le sang et la violence, retrouvait la paix de son âme avec ces contes pour enfant. Et c'était là toute la beauté de la chose.

Un jour Ilclaste avait croisé la route d'un chat au poil décharné et sombre, et aux yeux tellement jaune qu'il en était presque inquiétant... Et bien dans le genre "Bestiaire de l'horreur" il aurait bien mit Iggy juste avant ce matou défraichi.
Vraiment, l'oiseau était dérageant. Comment pouvait-elle s'être attaché à une bestiole aussi ... Bizarre ? S'était elle attaché à lui de la même façon ? Il se demanda si il devait se sentir vexé.

-Vous avez des drôles de goût en matière de bestiole ... Souligna-t-il en la suivant dans les rayons. Dès le premier livre il fit la grimace et quand elle lui passa pour qu'il le regarde il marmonna pour lui même, non sans un certain cynisme :
-Ho chouette, il me manquait une brique pour faire le mur de ma chambre ...
Et il rendit sans l'avoir vraiment regardé. Le deuxième livre qu'elle lui proposa ne lui fit pas meilleur effet : il avait vraiment une tronche à lire un livre à l'eau de rose ? Il la regarda, un sourcil arqué, et elle dût comprendre que ce n'était pas peine car elle le rangea de suite.  

Il s'était attendu à la voir se dérober à sa question, mais à sa grande surprise, elle s’éclipsa et et revint avec un livre... Était-ce leur lien qui brusquement  le redit sensible au ton qu'elle prit ? En tout cas, il su de suite qu'elle ne mentait pas. Cette sincérité le laissa patois. Il avait pourtant une réplique taquine sur le bout de la langue  mais elle ne sortit pas...
Il tenait le bouquin entre les mains et il se trouva presque idiot. Il regarda le livre, la jeune femme, le livre, la jeune femme. Et brusquement au fond de la boutique, Iggy fit battre ses ailes, et Ilclaste sursauta;

-Non mais vous êtes sûr que ce Hibou n'est pas dangereux ? J'ai l'impression qu'il a quelque chose contre moi ...
Demanda-t-il content de pouvoir changer de sujte. C'était stupide... C'était lui qui avait posé la question. Mais la sincérité de la jeune femme ne faisait qu'accroître son remord. Elle lui disait vraie. Lui, il lui mentait sur son apparence. Il sentit une boule naître dans le fond de sa gorge.

-Ça se comprend de vouloir relire les livres de son enfance... J'ai connu un gosse qui a toujours gardé le premier livre qu'il avait réussi  lire seul. Je suppose que c'est ça la force du souvenir. M'enfin, il est mort depuis, alors ça a plus vraiment d'importance le pourquoi il le faisait...  
S'entendit répondre avant de lui rendre le livre, le regard brusquement assombrit.

-Les contes c'est pas trop mon truc désolé...

L'ambiance qui régnait n'était pas plaisante. Entre Iggy qui mettait mal à l'aise le client et le client qui mettait mal à l'aise Yzie... Tu parles d'une façon de commencer à la journée. La jeune femme écouta attentivement son client... Un enfant ? décédé ? Une bien triste histoire dont elle ne souhaitait pas savoir les détails. La sorcière sourit timidement et murmura:

"Je me doutais que cela ne serait pas votre style, monsieur. Je n'ai fait que répondre à votre question."

Le sourire timide se changea en un sourire polis et la belle s'éloigna pour aller ranger le livre, caressant sa reliure puis elle revint doucement, continuant d'observer l'inconnu de son regard glaciale caché derrière une paire de lunette.

"Le mieux serait que vous regardiez vous même les livres et choisissiez quelque chose qui vous inspire. Prenez tout le temps qu'il faut pour cela."

Yzebel le contourna et s'approcha du comptoir, lançant un regard sévère son hibou. Iggy ouvrit le mec et hoqueta étrangement avant d'ouvrir les les ailes. Quoi ? il était pas content en plus ? La sorcière le toisa et le menaça du doigt en chuchotant:

"Toi tu ne perd rien pour attendre!"

Iggy hulula de façon rauque, fermant les ailes et pivota de nouveau la tête pour fixer Ilclaste. Et voilà, il recommençait... La sorcière soupira et secoua la tête, prenant place sur son tabouret et feuilleta un vieux roman doucement, laissant le temps à son client de fouiner parmi les étagères, trouver quelque chose qui lui conviendrait. Yzie jeta un coup d'oeil vers l'inconnu... C'est quand même étrange, elle avait l'impression de le connaitre l’énergumène... Sans doute un tour de son esprit, elle l'avait sans doute croiser en ville. Elle se mordit la lèvre, reportant son regard argenté sur son livre et soupira longuement, elle n'était même pas sur qu'il finisse par trouvé un livre, étrangement... Cet homme n'avait pas du tout la tête à lecture... Les gens qui venaient ici savaient généralement ce qu'ils désiraient... Lui avait l'air de mettre les pieds dans une librairie pour la première fois de sa vie.

Il ressentit un brusque soulagement lorsqu'elle lui proposa de rester seul. Il avait besoin de revoir sa tactique d'approche. Pour le moment, il n'avait pas eu l'air de faire grand effet... Il avait plutôt eu l'air idiot. Ainsi fut il content de pouvoir se "poser" pour réfléchir...

Le regard pesant du hibou l'agaça, mais il parvint à rester calme. Bon. Très bien. Pourquoi il était venu là ? Pour en apprendre plus sur la sorcière... Ce qu'il avait appris ? Son livre préféré était un livre d'enfant, et elle avait un faible visible pour les hiboux psychopathes. Bien. Ça l'avançait pas vraiment. Il inspira lourdement... Il fallait au moins qu'il apprenne son prénom... Et puis, quelque chose clochait... Toutes ces cicatrices qu'il avait vu sur son corps ... Elle se l'était pas fait ici ?! Il l'observa à la dérobé, et remarqua qu'elle en faisait de même avec lui. Il reporta vivement son attention sur les livres qu'il essayait de trouver intéressants, mais rien ne lui parlait.

Son enthousiasme matinale venait d'en prendre un coup ! Honnêtement il savait pas quoi faire.  Brusquement, une couverture* attira son attention, du bout des doigts il attrapa le livre. Mais sans faire attention, il en délogea un deuxième du rayon qui s'en alla directement dans sa chute, le percuter en plein crâne.  
Il poussa un cri de douleur, lâcha sa prise en se massant le front avec une grimace.

-Saloperie de bouquin à la con bon pour la cheminé ... Ragea-t-il.


* Le livre qu'il a attrapé est un livre sur les familiers.

A quoi jouait-il ?
Yzebel avait bien du mal à se concentrer sur sa lecture tant son client la perturbait. Non mais sérieusement... Iggy pouffa un étrange ronronnement et quand Yzebel releva le visage pour fixer l'oiseau, elle se rendit compte qu'il était endormit et ronflait sagement. Bien, elle aurait au moins un peu là paix à présent... Les secondes passèrent, les minutes aussi et ce ft le bruit sourd d'un livre qui tombe au sol et la colère de l'homme qui firent sursauter la libraire. Iggy se réveilla en sursaut, lâcha un hululement strident et Yzie se leva de sa chaise, tendant les mains vers le hibou excité et paniqué.

"Iggy ! du calme Iggy tout va bien !"

La sorcière serra les dents alors que son idiot d'oiseau retrouvait son calme puis elle pivota sur elle même et s'approcha rapidement de l'inconnu, ramassant le livre sans même prendre la peine de le regarder. Si elle c'était montré patiente et gentille jusqu'à présent, c'est l'agacement qu'on lisait dans ses prunelles d'argent. Yzebel rangea le livre rapidement et lâcha:

"Monsieur... je vous prierais de faire attention à ces livres... de même qu'à votre langage. Un livre n'est jamais bon pour une cheminée, seul les incultes et les idiots se permette un tel blasphème."

Yzebel serra les dents. Elle aimait les livres... le savoir c'est le pouvoir et c’est aussi grâce à ses connaissances qu'elle avait pu tenir jusque ici. Elle jeta un rapide coup d'oeil à la reliure du livre en question et souffla.

"Les familiers, hein...?"

Elle connaissait le sujet, mieux que la plupart des gens. Yzebel croisa les bras et lâcha simplement, quoi que froidement.

"Si ce livre vous intéresse, prenez le, payez le et fichez le camp d'ici."

Il se massa la tête en râlant. Il allait avoir une bosse. C'était sur ! Les Livres c'étaient bel et bien le mal. Il comprenait bien la sage décision qui l'avait jusque là pousser à ne pas en ouvrir, et a ne pas en avoir ! Au loin le crétin de volatile s'agitait. Vivement qu'il passe l'arme a gauche ! Satané piaf. Ilclaste laissa passer un léger grognement,et se reprit quand la sorcière s'approcha de lui. Au moins, sa mésaventure avait eu le bénéfice de la rapprocher de nouveau de lui ... Ou pas.


Il resta un instant là, la regardant, sans comprendre visiblement. Puis son visage se crispa dans une mimique de colère froide.

-Pardon ?

S'entendit-il dire d'une voix glacée Il avait planté son regard dans celui de la jeune femme, et laissé les petits sourires de mec paumé pour laisser place a une expression plus franche de contrariété. Il en avait oublier sa douleur à la tête.

-Alors c'est comme ça qu'on traite les client par chez vous ? On les accueil avec hibou siphonné, et chasse à coups de pied dans le derrière ? Quelle mentalité... Ho oui quel admirable sens du commerce. Qu'on ne se demande pas pourquoi votre boutique et si vide.

Ajouta-t-il avec hargne. Bon sang il ne comprenait pas cette fille : Gaga un jour. Distante un autre. Était-ce seulement la même personne... Et surtout quelle partie de cette personnalité était un masque : la souriante ? Ou la glaciale ? Les deux peut être... Après tout, si elle mentait sur son physique, elle pouvait bien l'abuser sur son caractère.
Il sentit en lui leur lien vibrer comme la corde d'un violon trop rudement solliciter. En lui, comme un son aigu et désagréable se mit à raisonner, aiguisant sa mauvaise humeur.

-Et puisque que vous le demandez : oui, merci je vais bien. Non je n'ai pas mal. C'est adorable de vous en préoccuper. Commenta-t-il avec un sarcasme teinté d'amertume, et un sourire acide. D'un geste vif il attrapa le livre sur le familier, mais loin de le prendre, il se contenta de le remettre à sa place.

-Vous avez l'air d'en connaitre en paquet sur les livres. Vos seuls amis peut être ? Avec le Hibou évidemment. Typique du rat de bibliothèque. Plongé le nez dans les pages pour ne pas regarder le monde qui l'entour. A chérir les objets en négligeant les personnes faites de chaire et de sang.

Ajouta-t-il. Et cette fois ci il sentait sa part de familier dans cette colère. Il avait vu la solitude de cette femme... Il commençait à comprendre d'où celle là lui venait... Et cela le mettait en colère. Les hommes sont comme les chiens : Ils ne sont pas fait pour vivre seule. Ils ne épanouissement pas dans la solitude, Ils y pourrissent en se murmurant que c'est leur choix. Mais c'est tout. Elle allait se foutre en l'air en continuant comme ça. Si c'était pas déjà fait.

- Au moins maintenant je sais pourquoi j'aime pas les librairie. Merci de me l'avoir rappelé.
S'entendit-il prononcé d'une voix dans laquelle il sentit sa propre déception...

De quel droit cet idiot se permettait-il de lui parler sur ce ton ?
Pire, il l'insultait, lui faisait des reproches. Bon sang, en voilà un qui ne savait pas à qui il s'adressait... Chasseuse pendant deux siècles, chasseresse depuis quelques décennies fléaux des créatures les plus dangereux... Yzebel aurait pu le descendre en moins de deux. Mais elle n'en fit rien, restant parfaitement immobile face à son client mécontent. La belle n'était pas dupe, elle voyait bien qu'il cherchait à la pousser à bout... mais pourquoi ? Il agissait comme un animal qui se sentait en danger... A cette idée, elle eu une pensée pour saucisse qui devait surement vagabonder dans les docks à l'heure qu'il est.

" Je vous conseil fortement de cesser vos jérémiades. Il est de mon droit de vous demander de quitter mon magasin."

Yzebel retira ses petites lunettes rondes et replia les branches doucement. Sans cette monture, elle avait tout de suite moins l'air d'un rat de bibliothèque. La sorcière darda sur l'inconnu un regard d'argent liquide, glaciale tout en s'approchant doucement.

" Sortez immédiatement... Ou bien c'est moi qui vous traine de force hors de cette librairie et croyez le, monsieur... Vous n'aimeriez pas que je le fasse, car même un rat de bibliothèque peut se montrer... très méchant."

Discrètement, la main d'Yzebel se colla à la jupe longue, touchant quelque chose cacher dessous. Elle pressa entre ses doigts le tissus ample de sa jupe, caressant le couteau attaché à sa cuisse et dissimulé dans un étui en cuir. Non, elle devait résister à l'appel de la violence... Et pourtant en cet instant elle aurait donner n'importe quoi pour enfoncé cette lame profondément dans le ventre de l'homme qui se trouvait face à elle... Savourer le sang qui aurait coulé sur ses doigts, tourné la lame dans sa chair... Yzebel tressaillis et se détourna de son inconnu avant de se diriger doucement vers la porte de la librairie. Iggy s'agitait nerveusement sur sa branche, prit de spasme étrange. Yzebel saisit la poignée, l'abaissa et ouvrit grande la porte avant d'enfiler de nouveau ses lunettes, reprenant son calme.

"Je vous prierais de partir monsieur. Ne me forcez pas à faire appel aux autorités..."

Et tu parle d'une autorité, dans le meilleur des cas un ou plusieurs chasseurs lui tomberait dessus, sinon, ce serait les gargouilles et là, Yzebel ne donnerait pas cher de sa peau. La belle pencha la tête sur le côté et désigna l'extérieur d'un signe de main et souffla.

"Au revoir monsieur, je vous souhaite une agréable journée."

Il était dur de lutter contre l'instinct meurtrier, Yzebel venait de réussir avec brio. Mais cela aurait certainement des conséquences. La colère sourde qu'elle éprouvait ne serait calmer que par la violence, le prix du sang. Elle avait hâte que sa journée se termine, qu'elle puisse s'enfoncer dans les landes à lui tomber et se délecter de la mort de ses ennemis.

Le sang lui battait les tempes.,mais lorsque la sorcière grimpa elle aussi dans les tours, il sentit qu'il avait été trop loin...
*D'accord Mec, là tu as fais une boulette...*

D'accord il l'avait traité de rat de bibliothèque : C'est ça qui avait dû la vexer. Sûrement. C'était pas très flatteur fallait dire ! Mais quand même, c'était pas un raison pour s’énerver autant ?! Si ? Elle était vraiment sur la réserve... Sans ménagement, elle en venait même à le menacer ! Les sourcils d'Ilclaste se soulevèrent sur son front avec étonnement. Elle avait pas peur au moins celle là ! Et brusquement il se rappela : les cicatrices. Elle avait vu bien pire que lui. Le prenait-elle pour un ennemi ? Quelqu'un venu pour lui faire du mal ? Il n'envisagea cette possibilité qu'à cet instant et ravala une grimace. Il avait tout fait de travers !

-Doucement, doucement Mademoiselle... Tempera-t-il en leva les mains en signe de "paix".

-Pas besoin d'en venir aux mains.  Ajouta-t-il avec un sourire qu'il essaya d'être courtois. Il tenta un air plus "diplomate", loin d'être sur que cela marche. Elle l'observait comme si elle comptait l'assassiner dans la seconde. Il avait rarement vu un regard aussi haineux dans les prunelles d'une femme... Il senti ses entrailles se serrer devant l'amertume et la violence qu'il perçu en elle. Au fond de sa gorge une boule se forma, coinça son souffle avant même sa naissance. Par "réflexe" il recula. La pureté de sa rage lui fit bondir le coeur d’effroi.  
*Reprend toi mec !*
S'ordonna-t-il en se forçant à ne pas détourner le regard. enfin son souffle lui revint et il s'entendit lui répondre :

-Je vais partir d'accord ?

En toute sincérité, il aurait dû s'excuser aussi, mais à cet instant, il pataugé déjà assez difficilement dans son empathie de familier pour mettre en ordre ses idées. Il détestait ça d'ailleurs : quand la corruption de ses protégés le prenait à la gorge comme la corde au cou d'un condamné à mort. Ainsi, Ilclaste fila. Fuyant, oui comme un chien la queue entre les pattes. Il accueillit l'air à l'extérieur avec bénédiction, et pressa le pas jusqu'à un angle de rue plus lointain. Là il s'adossa au mur et soupira :

-Là c'est clair ... Y'a du boulot !

Se murmura-t-il à lui même en se demandant sincèrement si il était à la hauteur. Mieux ne valait pas pensé à ce qui se passerait si ce n'était pas le cas... Non il ne vallait mieux pas.