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 Quiproquo meurtrier [PV]

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Enaya Haldane



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MessageSujet: Quiproquo meurtrier [PV]   Quiproquo meurtrier [PV] EmptyLun 21 Avr - 19:09

Des heures qu’Enaya était restée immobile, en arrêt, la course éternelle du temps, elle, s’était avancée : s’élançant entre les limbes des plans et s’écoulant en une douce poignée sableuse et brillante, qui à chaque instant qui s’évanouissait rajoutait son poids de plomb dans l’esprit enflammé de la sorcière. Faisant s’accentuer davantage encore les révélations qu’elle avait entendues, ou plutôt l’ordre qu’on lui avait sommé de réaliser.
Exécutrice des basses œuvres du clan blanc, depuis peu, ainsi que chasseuse à temps partiel afin de maîtriser une partie de ses pulsions mais surtout ne pas rester inactive car le clan blanc était bien plus compassé dans son activité et elle comprenait aisément pourquoi il était tellement commode de s’introduire auprès d’eux dans l’époque où elle était leur ennemie….
Mais à présent, elle était l’une des leurs…
Et l’une des raisons d’être de sa présence auprès d’eux était bientôt proche. Lui, était sa mission. Enfin, cette sensation qui la portait au-delà de la rancune la plus violente allait enfin lui être à portée de main et la sorcière blanche allait se faire un plaisir souverain de le ramener de gré ou de force au conseil. Mais surtout de force et de façon bien appuyée, car l’animal ne se laisserait pas faire. Elle le connaissait trop bien. Demyan était l’un des chasseurs de Maryssa et son ancien coéquipier, l’homme des ténèbres l’avait tout bonnement laissé tomber dans l’embuscade qui l’avait vue se faire capturer. Afin qu’il put sauver sa misérable peau, il l’avait laissée sérieusement blessée pour que les chasseurs blancs s’occupaient d’elle et non de lui. Bel instinct de survie certes…Mais pas assez pour avoir l’utopie cuisante de croire qu’il s’en tirerait à si bon compte avec elle, surtout si elle survivait.

Et l’ancienne Wuyavah avait survécu. Au prix d’une purification et d’un emprisonnement de cinq longues années, elle avait revu la lumière depuis seulement quelque temps à peine. Emprisonnée dans les geôles ténébreuses du clan blanc, Enaya avait subi avec douleur le poids des affres de ses actes passés et le pouvoir de ces prisons magique qui pour affaiblir leurs hôtes usaient du pouvoir inverse à leur être.
Ainsi, lorsqu’elle apprit y a quelques jours qu’on lui confiait la mission de prendre en chasse Iojov Demyan, l’un des hommes d’Elite de la reine des ténèbres, elle crut enfin à sa rédemption.

Enaya voila de ses paupières son regard d’or clair, se laissant étourdir un moment par cette découverte qui assaillait son esprit. Mais également par la fièvre qui régnait en elle et autour d’elle dans la place de Rivers Hall : les cris, les jurons, la course effrénée des marches sur les dallages de la place, l’agitation fébrile des hommes qui faisaient s’édifier des échoppes, ou de ceux qui s’armaient de leur force pour apporter les marchandises qui apparaitront le lendemain à la face du quidam. Bruits sourds, puissants qui imprégnaient ce lieu malgré la nuit tombée depuis longtemps, il était encore animé d’une vie qui lui était propre. Chaude obscurité de mi-printemps, l’air ambiant portait haut et loin le vol circulaire des corbeaux et autres faunes nocturnes qui planaient en arc léger autour des passes et venelles de pierre suspendues et disposées autour de la place centrale comme le moyeu d’une roue, et toutes les allées étaient les rayons qui ramenaient vers le cœur de celle-ci.
Et elle, l’exécutrice était perchée sur un piton métallique de l’une des maisons qui se trouvaient dans cette ronde hétéroclite, avec pour seuls éclats autour d’elle le reflet de la lune, mais aussi celui des lampes jonchant le lieu, qui illuminait d’une acre lueur trouble jaunâtre son plumage lactescent. Et les seuls signes qui trahissaient une quelconque vie dans sa chair étaient les rares moments où sa tête ronde suivaient subitement un passant qui avaient attiré son attention, le traçant jusqu’à ce qu’il quittât la place. Abattant son espoir et le subit regain d’intérêt pour cette chasse devenue d’un piètre intérêt.

En effet ses recherches la firent vite déchanter, car Demyan semblait étrangement….Facilement, trop aisément trouvable…Qui mieux qu’elle pouvait décrire les traits de l’être qu’elle avait côtoyé de nombreuses années durant ? Personnes du clan blanc en tous cas. Et ainsi lorsque des personnes répondirent à ses questions en lui renseignant un homme répondant à tous les détails qu’elle leur citait…La chasseuse sentit un malaise tremblant l’envahir lorsqu’elle sut où le débusquer : River Hall. Et c’était là qu’elle se situait, Enaya le guettait, attendant qu’il montra enfin un signe d’existence tangible au-delà des ragots qu’elle avait entendu. Souhaitant voir de ses propres yeux si ces inepties étaient vraies.

Et lorsqu’elle distingua enfin sa silhouette qui se dirigeait vers sa demeure, la créature retint un instant son souffle. Suivant toute la marche qui le fit s’arrêter jusqu’au pas de sa porte.
Dans l’éclat tranchant de ses prunelles rondes, ses pensées plongèrent dans les abysses tourbillonnants de son esprit, son être se glissant dans le frémissement ardent de la préméditation. Enfin, elle l’avait…. Ses flancs laiteux, duveteux et soyeux barré de strie bistre se gonflèrent en un long soupir tremblé, avant que son corps puissant et trapu ne se crispe et qu’elle décolla. Dans un battement d’ailes, elle s’envola vers sa proie, vol silencieux serres toutes dehors et tendues vers le dos de la victime. Et au moment où le choc initiale pris, elle reprit forme humaine. Ses ergots commencèrent doucement à s’allonger, son corps et ses os se remaniant au fur et à mesure pour passer à une station debout, la pointe de son pied s’abattant dans l’un des creux poplités de Demyan. Son plumage opalin, perdait ses stries, les barres s’estompant en même temps que les plumes se clairsemaient sur sa peau, qui en écho à sa forme animale conservait une teinte pâle.
Ses pattes se déliaient pour devenir des pieds, ses ailes devenaient des mains, ses serres, se rétractaient pour devenir moins effilées et évoluer vers de simples ongles. Enfin, la transformation atteint sa tête, certaines parties de son pennage, s’unifièrent et s’allongèrent pour se perdre dans son dos.
Sa tête robuste s’affina et se prolongea, son front ne se faisant plus fuyant, ses arcades sourcilières se marquaient, les traits de son visage se dessinaient pour rendre visible à tout l’être humain qui sommeillait dans la bête qui bondissait et qui dans sa transformation avait saisi l’homme à la base de la nuque pour venir le plaquer durement contre le bois de sa porte en lui administrant un violent coup de poing dans les reins, alors qu’elle lâchait en parallèle du contact physique sa magie. Laissant se propager dans tous le système nerveux l’énergie brute de l’éthéromanie.

Il fallut encore quelques instants à la jeune femme pour reprendre pied dans la réalité alors qu’elle avait commencé son attaque, Enaya subséquemment que son corps nu se mouvait, la sorcière s’étira et lâcha une sorte de cri strident, qui n’avait pas lieu d’être dans l’expression de ses cordes vocales humanoïdes. Fugace reste de son apparence animale qui se mua vite en cri de rage qui résonna dans la place.

« Tu me déçois… Souverainement ! Ce n’est pas digne de toi ! » Chacun de ses mots hurlés dans une haine farouche furent appuyer par une nouvelle salve de coup magiquement amplifier.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Quiproquo meurtrier [PV]   Quiproquo meurtrier [PV] EmptyMer 23 Avr - 21:05


Il avait décidé de s’octroyer une sortie en cette soirée. Ce n’était pas chose courante, loin de là même. Emeril était un être renfermé et solitaire par nature, pas une bête de compagnie, et le fait de ne trouver guère de répartie à la hauteur de son expérience et de son esprit n’aidait en rien à lui faire apprécier la socialisation. Discuter n’avait jamais vraiment apporté quoi que ce soit de bon. Les rares individus qu’il estimait valait bien la peine, mais tout de même… Quoi qu’à s’entourer, ou être entouré de force, de crétins, il ne pouvait que valoriser la présence de ces… proches. Mydder était presque une exception dans le domaine, si l’on considérait qu’il était sans doute le seul auquel il était pleinement et totalement attaché, sans la moindre ambiguïté. Mais Mydder était un être singulier, à part, et à ses yeux un presque frère d’âme tant ils avaient de points communs et de différences harmonieuses. Ils se connaissaient depuis bien longtemps et leur relation avait toujours était solide, quelle qu’elle soit. Puis, il y avait Nakhti, connaissance plus récente mais qui ne cessait de s’auréolait de qualités aux yeux du prophète surpris de le voir s’intégrer si parfaitement dans sa vie bien coordonnée. Jeune homme qui n’aurait dû avoir aucune importance pour un éminent membre de l’Andoxian tel que lui. Un simple homme de main, Nakhti, et qui avait eu le malheur de déranger les précieux grimoires de ses bibliothèques. Mais il semblait bien qu’il fut capable de se rattraper en toutes circonstances, et montrait un esprit vif et alerte ainsi qu’une éducation se voulant respectable. Du moins avait-il les qualités pour suivre le prophète et ses desseins. Et il réagissait vite lorsqu’il le fallait. Avoir les bons gestes était un atout, surtout lorsqu’il souffrait d’une vision et que Mydder devait jouer les traducteurs pour que le reste du cercle comprenne quelque chose à ce qu’il racontait au cours de ses divagations. Ceux qui savaient comment s’y prendre avec lui se comptaient sur les doigts d’une seule main. Ils étaient précieux à ses yeux. Peut-être ferait-il de Nakhti son apprenti, un jour… C’était à voir. Tout comme lui, il logeait à River Hall pour convenance, ce qui lui permettait de s’en aller le voir quand il le désirait, comme en cette soirée.

Ils avaient passé un long moment à discuter, lui rappelant d’autres discussions, notamment avec un certain druide. Autours d’une tasse de thé noir, échangeant sur les mystères insondables de leur culture commune. Le jeune homme avait entretenu celle-ci quand bien même il n’avait pas vu la terre, et lui-même se plaisait singulièrement à lui faire la description des lieux. D’autant qu’il était un maître en théologie antique. Avec ses lacunes naturelles. Les secrets de chaque dieu n’étaient dévoilés qu’à leurs suivant. Mais leurs échanges étaient tout de même particulièrement attrayants. Et il avait bien eu besoin de cela, après une dure journée passée à s’occupée des innocents de Rivers Hall. Parfois, voir la naïveté brillant au fond de leurs prunelles devenait lassant. Pesant. Se changer les idées n’était qu’une réaction naturelle pour ne pas devenir cinglé. A force de remuer sarcasme et mauvais esprit au fond de soi, on finissait invariablement par s’aigrir comme du mauvais vinaigre. Il ne désirait pas en arriver-là, surtout pas au profit de si piètres brebis. Un grand bol d’air, donc. De quoi lui revigorer l’esprit. Soigner des blessés graves, ce n’était pas la panacée pour changer son quotidien. Cela dit, il avait tout de même traîné plus que de raison. Les parties de Senet et de Mehen s’étaient enchaînées à une rapidité impressionnante, les paris avaient grimpés, contrairement à son habitude. Il s’était laissé entraîner. Mal lui en avait pris. Il ne serait pas frai pour sa matinée d’ouvrage et devrait certainement se coucher plus tôt encore le soir venu. Mais pour le moment, il profitait simplement de la fraicheur tamisée de l’extérieur et du calme paisible de cette nuit, alors qu’il rentrait chez lui à pas lent, ne se pressant nullement. Et sans rester sur ses gardes, il était vrai. Pourquoi l’aurait-il été ? Après tout, il était à l’intérieur de la ville neutre, bien gardée, et personne ne savait qui il était réellement. Tous le prenaient simplement pour le respectable praticien qui sauvait des vies. Et il ne donnait aucune raison de croire autre chose. L’art de se dissimuler était sa plus grande œuvre.

Non, jamais il n’aurait imaginé se faire attaquer en cette soirée, en ce lieu. Pourtant lorsque le choc arriva, il fallut bien l’admettre, la possibilité existait. La première chose qu’il ressentit fut le déséquilibre, son corps percuté ne tenant plus droit. Pour un homme habitué à une harmonie corporelle totale sur le plan des sens, ce n’était pas rien. Profondément déroutant même. Puis son esprit guindé enregistra, un battement de cœur plus tard, la douleur et l’assaut furieux qui se livrait sur l’épais mur de sa force magique. Incapable de se défendre, il ne pouvait que tenter de comprendre ce qui venait, presque littéralement, de lui tomber dessus. Le fracas fit trembler la porte, alors qu’il s’affaissait, plaqué contre celle-ci par la charge furieuse qu’on lui ait infligé. Un moment, il resta incapable de faire quoi que ce soit, sonné et franchement perdu. Allons bon, mais qu’est-ce qui lui arrivait ? Qui l’attaquait ? Ça ne ressemblait à aucun assaut connu et puis qui aurait eu le culot de tenter de s’en prendre à lui… ? Impossible à dire. En fait, la révélation qu’on l’attaquait était si énorme à intégrer pour son cerveau vieillit qu’il mettait un temps fou à l’assimiler pleinement et s’en trouvait complètement sans défense. Puis, alors que les mots crachés à son encontre faisaient à leur tour le chemin vers un décodeur les rendant compréhensible à sa compréhension secouée, un autre détail fit jour. L’influx magique que son agresseur lui infligeait venait, aussi effarant que ce fut, de craqueler les sortilèges subtils et délicats qui stabilisaient son apparence policée destinée à la populace de River Hall. Par Anubis… La découverte le glaça plus sûrement que le mépris dont on le baignait en l’instant. Qui que fut l’individu, une femme à sa voix, elle le connaissait… Mais il n’avait pas le temps d’analyser son affirmation. La rhétorique viendrait s’il s’en tirait, ce qui n’était pas certain. Pour l’instant, une pointe de préoccupation fleurissait en lui. Le maximum dont il était capable mais qui traduisait un état qui, chez un être classique, se résumait en un mot : peur.

Et cette préoccupation se tournait autant vers le fait qu’il n’avait guère de moyens de se défendre que vers le fait que son beau déguisement risquait à tout moment de fiche le camp si elle continuait à s’attaquer directement à son énergie corporelle. A nouveau, il subit une série de coup avec un grondement de douleur. N’y avait-il donc personne qui entende ? Ils étaient tous sourds ? Et que Bastet le protège, il n’avait aucun moyen de se sortir de là… Il n’était pas un mage offensif ! Ses rares attaques étaient subtiles et s’effectuaient de très loin. Une attaque de loin… oui si seulement il parvenait à échapper à sa prise ignoble et à monter au premier, il pourrait se servir de ça…Mais arriver là-haut semblait aussi ardu que la traversée de la mer noire par Moïse. Il avait beau être plus fort physiquement parlant, il était rouillé, ne se battant pas depuis longtemps. En cela, autant qu’en rage, elle avait le dessus. La rage était à double tranchant. Un atout et une faiblesse. Il grogna à nouveau sous la douleur de l’influx nerveux. Pas le moment pour philosopher, effectivement. Et ses barrières vacillaient. Si seulement il n’avait pas été aussi surpris, il aurait pu consolider et la repousser au moins magiquement parlant, mais cette furie… cette furie avait décidé de le battre à mort ! « Non, arrêt….. » Impossible qu’elle écoute. Un nouveau coup. Il serra les dents alors que sa préoccupation s’aggravait sensiblement. Voilà ce qu’il recevait, à rouiller dans son coin sans faire attention… Damnation ! Ne désirant vraiment pas se faire équarrir, il eut recourt à la seule chose qui pouvait, peut-être, le sauver un moment, au moins le temps de comprendre à qui il avait affaire et de trouver une porte de sortie.

Il changea d’angle, se jetant en avant dans la première fissure venue. Hélas pour lui, la garce tenait bien l’affaire, sa nuque en l’occurrence, et il la sentit passer dans l’angle avec lui. Pour le coup, il en aurait presque gémit de déception et de désespoir. Presque. Il n’en avait pas l’occasion. Aveugle, il fonça donc en avant et ressortit derrière eux, au milieu de la place, d’une simple pierre de pavé. Déséquilibré à la fois par le passage et le poids qui pesait sur lui, il manqua s’étaler par terre, mi raide mi tremblant, et parvint à lui faire finalement lâcher prise un instant… le temps pour lui de sentir ses dissimulations les plus vitales, celles ne tenant pas de son don, se fragiliser puis, en un instant et par sa faute au final, se craqueler. Sa joue droite, exposée alors qu’il se tenait de biais par rapport à elle, accroupis et haletant avec rapidité, crissa… Elle se fendit comme l’aurait fait une figure de verre ou de vitrail, des sillons et fêlures apparaissant sur la surface mate de sa peau. De l’angle de la mâchoire jusqu’aux recoins de l’oreille et de la lèvre, son masque s’était fendu et le reste menaçait de suivre à la moindre erreur. Il jura en égyptien, aveugle à sa présence en un pareil instant, mais revint vite à la réalité et leva à demi une main vers elle… en espérant qu’elle ne foncerait pas sur lui à nouveau.

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Enaya Haldane



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MessageSujet: Re: Quiproquo meurtrier [PV]   Quiproquo meurtrier [PV] EmptyLun 28 Avr - 22:05

Au-delà de la rage qui était en elle tel un raz-de-marée et qui se déversait ouvertement sur la pauvre chose pitoyable, rebus de l’humanité et de toutes les créatures qui peuplaient les plans et au-delà d’eux, se trouvant assiégé entre elle et la porte de bois ancien. Il y avait son esprit dialectique et impitoyable qui était à l’œuvre : être qui avait la chasse ancrée dans ses veines et dans le sang qui circulait ardemment dans les jaspes de sa chair. L’exécutrice avait frappé avant que Demyan fût dans son territoire, car un homme tel que lui ne pouvait que s’avérer redoutable et mortellement dangereux parmi son rayon personnel et ses arpents exclusifs.
Déjà, en dehors de ses cercles personnels il était un redoutable combattant, qui même lorsqu’ils s’entrainaient ensemble en tant qu’ami et coéquipier  lui donnait du fil à retordre,  ainsi elle aurait été particulièrement stupide et suicidaire si elle était venu s’emparer de lui lors d’une confrontation frontale et brutale.  Ainsi sa tactique était la plus salutaire pour elle-même, subséquemment le meilleur moyen de porter les premiers coups qui seraient décisif pour l’abattre. Car cela devait être un combat de longue halène qui ne verra pour vainqueur que le plus résistant et surtout celui qui aura porté le plus de coup sur son adversaire. Question de chance, de possibilité mais surtout de vivacité et d’anticipation. Et elle avait abattu et retiré le plus de cartes possible au jeu de l’homme qu’elle avait pût.
Les lieux publics, même connu étaient trop abstraits et changeant pour être des lieux surs et susceptibles de  donner un lieu de retraite aisé et les salves percutantes qu’elle avait assénées et qu’elle abattait toujours sur lui en étaient d’autres, de facteurs.

Il pouvait crier, sembler comme mort et inébranlable,  chacun des  coups d’Enaya laissait s’échapper des arcs de lumières. Pures énergies magiques qui a l’aune de sa nouvelle pureté acquise à cause de lui, sa magie était d’autant plus puissante et efficace dans son essence profonde. Dans chacun des coups qu’elle lâchait à son encontre, s’écoulait tous les regrets et les moments passés ensemble. Trop d’années s’étaient enfuies presque entièrement son siècle d’existence était marqué par le sceau de la présence de cet homme ou tout du moins dans celui qu’elle croyait qu’il fût. Mais qui n’était que vétille.  Les souvenirs, plaisant et maintenant plein de regret se mélangeaient, car bon nombre de massacre qu’ils avaient perpétré se mélangeaient à leurs temps communs. C’était tellement aisé et qu’importe l’âge des victimes ils agissaient. Donnant libre court à leur esprit abjecte qui savouraient les bassesses les plus profondes.
Même si Enaya lorsqu’elle ne subissait pas l’empire de son hôte, préférait éviter les enfants. Peut-être parce qu’ils étaient touchés par la grâce d’une parfaite innocence, elle répugnait à leur ôter la vie.  Peut-être qu’insidieusement son esprit savait qu’il pourrait être l’un de ses futures petits ? Elle l’ignorait. Alors même que cela était  une entreprise si aisée… La chair est si malléable à cet âge, elle s’affaisse, s’écrase et se tranche à l’aube de la vie, exempte de rudesse et de l’expérience du mal qui viendraient à la durcir.

A chacun de ses gestes, en écho, un éclat lactescent éclairait l’encoignure d’obscurité dans laquelle ils étaient refugiés. Créant un contraste violent à l’opacité  trouble qui les entourait dans ses méats abyssaux, où l'unique astre dans l'obscur ciel aux chagrines nues éparses les illuminait. Tout était sombre, tout était noir... L'opacité du trouble et de l'émoi, le cœur au bord des lèvres. Alors qu’elle allait continuer, sa poigne qu’elle maintenant sur le rachis de l’homme, l’étau se resserrait avec la même puissance impitoyable que les serres de sa forme animale. Et dans cet instant, infime moment à l’égale d’un battement de cils, un pouvoir eut fait son office.
La sorcière se sentie happée par une magie qui ne lui était pas connue.  Déjà le doute s’était insinué avec les secondes qui s’étaient écoulées par le manque de réaction de l’être humain. Mais ce pouvoir, ne lui était point connu. Aucunement même. Il l'emmaillotait dans une sphère hermétique et absconse, où toute sonorité devenait un faible vrombissement. Elle sentait le néant et ce qui semblait physique, concret disparaitre dans un souffle évanescent. Et pour ne pas fléchir, Enaya accentua davantage la pression de sa main sur le corps de l’homme, comme un noyé qui s’accrochait à son rocher, son morceau équarri de bois,  de peur de se perdre dans la tempête hurlante, sauf qu’ici l’orage qui l’entourait était trop calme pour être lénifiant. La tranquillité avant le levé de la tempête, était  souvent synonyme des plus violentes représailles des créatures pensantes et de la nature elle-même.  

Et lorsqu’ils reparurent dans le monde des idées, le concret des êtres, elle prit une longue bouffée d’air, alors qu’ils tombèrent en chœur. L’un entrainement l’autre, la seconde qui contrairement au premier, lâcha enfin sa prise sur sa proie continua son chemin, mais ne s’écrasa pas mollement contre le sol, néanmoins la sorcière roula sur le côté après être tombée, projetée au-delà. La froideur du sol et sa rugosité s’accentuaient sur la peau de son corps nu, offert à la vue de tous sans pudeur quelconque tant elle était absorbée par ce qui se déroulait. Une jambe pliée sous elle dont le genou et la crête tibiale de sa jambe entraient en contact avec le sol alors que son autre membre inférieure se pliait pour la maintenir dressée et prête à bondir.  Son visage tendu en direction de l’homme, où ses prunelles verte ternies d’or se plantaient durement, cherchant le contact du regard de Demyan ou de toute personne que ce fut.

Pourtant son esprit n’était pas clair.

La jeune femme, à l’aune des notions du peuple des sorciers et des créatures magique,  se redressa dans une impulsion incontrôlée, l'esprit nébuleux et la tête tournoyante, désorientée et égarée. Elle était perdue, où était-elle ?  Il fallut quelques instants à son être pour capter pleinement le voyage subit qu’ils venaient de faire d’une manière qui dépassait la simple téléportation. Car c’était les mêmes symptômes qu’elle avait déjà ressentis dans son enfance lorsqu’elle avait appris à apparaitre et disparaitre selon les désirs de son intellect.
Ses longues mèches lactescentes pendaient le long de son visage, barrant celui-ci de mèches folles et s’écoulaient longuement dans son dos, mourant dans de douce vague au-delà de ses reins.
Et lorsqu’elle re-captât enfin  la réalité dans son ensemble le plus aigüe, elle découvrit les ravages que le visage de son ancien ami subissait ou plutôt celui qui en avait pris l’apparence…
Car si même la  manifestation magique pouvait laisser un doute sur la personne qu’elle avait en sa présence, là plus aucun doute n’était possible. C’était  l’expression la plus directe de la disparition d’un déguisement bien implanté.
Au fur et à mesure que les instants passaient, le masque qui couvrait civilement l’être qui lui faisait face, s’effritait et enfin l’une des délicates fêlures laissa échapper un morceau qui vint tomber tel un cristal et s’épandre, dans des sons cristallins qui vrillèrent ses tympans, sur le sol.

« Que cette fumisterie cesse ! Elle arqua un sourcil avant de les froncer.
Vous êtes qui réellement car votre apparence présente qui s’effritent sous mes yeux. Montre bien que vous n’êtes pas celui que les gens à qui j’ai donné votre description croient s’attendre à trouver.  Et dont moi-même j’ai été abusé… » Ses lèvres se pincèrent alors qu’elle fit un pas en direction de l’homme, le surplombant, l’une de ses mains crispées  crépitait  toujours sous la magie qu’elle contenait.  S’il était capable d’abuser les êtres sur son apparence, il pouvait être capable de bien d’autres.   Répondez ! Mais alors qu’elle allait continuer ses exclamations péremptoires et interrogatrices,  d’autres éclats de ‘peau’ ou de ce qui se rapprochaient du verre, voire même de la porcelaine s’abattirent sur le sol de pierre et ce qu’elle vit apparaitre sous ses yeux, qui malgré son jeune âge avait plus que vu son compte, la fit se taire net. Elle aurait aimé s'époumoner de tout son être, mais sa glotte était trop contractée pour ce faire. Son émotion resta coincée dans la cavité de sa gorge sans plausibilité de s'en libérer.
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Emeril Celeas



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MessageSujet: Re: Quiproquo meurtrier [PV]   Quiproquo meurtrier [PV] EmptyVen 2 Mai - 12:15


Si elle ne lui fonça effectivement pas dessus, elle ne l’épargna pas pour autant à sa façon. Il aurait voulu pouvoir fuir, là tout de suite, pourvoir s’enfermer chez lui pour corriger les défauts s’ouvrant en cet instant dans sa cuirasse. S’il y avait bien une chose qu’il était certain de détester, c’était bien d’être ainsi exposé. Vulnérable. Sans aucun moyen de s’échapper, de se dissimuler. Il ne pouvait pas changer de peau maintenant. Trop long et douloureux. En l’instant, il lui fallait tout d’abord reprendre le contrôle de lui-même, évacuer la magie qu’elle avait frappée en lui… Ses sens étaient encore déroutés par l’effet du changement d’angle, et il se sentait purement incapable de bouger de plus de quelques centimètres. Le moindre mouvement transformait le sol sous lui en une toupie prise de folie. Son sens des tractions et mouvements était biaisé. Mais seule l’attente et le repos pouvait pallier le problème. Hors cela le laissait à la merci de cette femme. Pourrait-il même se glisser une fois encore dans un angle en cas de soucis ?

Pas certain qu’il y parvienne, cela demandait de l’énergie et une stabilité qu’il n’avait pas sur l’instant. Pas alors qu’il se faisait si soucieux au sujet des bris de son masque. Au moindre mouvement, les fines fêlures risquaient de s’aggraver et de laisser apparaître des choses qu’il préférait garder pour lui-même… Pourtant, en cet instant, cela lui était strictement impossible. Exposé, il lui fallait trouver une alternative que son esprit analytique et rhétorique rigidifié par les années semblait incapable de concevoir. Il n’avait plus l’habitude du danger immédiat. Quelle blague, lui qui se prenait souvent à priser son passé d’anguille avait oublié qu’à trop se reposer derrière d’immenses barrières, on en vieillissait plus facilement. S’il s’en sortait, il était clair et net qu’il devrait se remettre à faire de l’exercice avant de finir impotent et un poids mort pour le reste du cercle.

S’il s’en sortait. Ce n’était pas encore joué, à ce qu’il semblait. Elle approchait, s’arrêtant près de lui, le dominant de sa position alors qu’il tenait toujours à croupetons, un genou au sol, à essayer de convaincre son corps de fonctionner correctement. Il allait se forcer à bouger malgré l’affolement de son système nerveux, mais à l’instant où il tourna légèrement la tête, il sentit l’une des fêlures de son visage crisser et se fendre plus franchement, laissant un morceau de ce qui avait été son faciès éclater au sol comme des fragments de verre délicats, avec un son ténu. Il grimaça instinctivement et le geste automatique provoqua d’autres chutes, jusqu’à ce qu’un pan entier de sa mâchoire et de sa joue ne soient à découvert. Il n’avait pas besoin de pouvoir observer ce qu’elle devait voir pour comprendre ce qui lui avait coupé le sifflet avec autant d’efficacité et la perspective manqua, stupidement, de le faire sourire. L’ironie l’en aurait laissé pantelant, même, si rire n’avait pas été un autre très bon moyen de s’ouvrir plus encore les fêlures. « Ce…ce n’est pas beau n’est-ce pas ? » parvint-il à articuler en essayant au maximum de ne pas bouger les lèvres. Oh oui, ça ne devait pas être beau du tout. Il sentait la substance noirâtre qui coulait sur son cou, suivant les courbes de sa gorge et venant imbiber son col blanc. Il allait pouvoir brûler le tout, s’il s’en sortait. Ce serait la meilleure chose à faire…

Il s’imaginait fort bien l’ignoble, l’indicible putrescence d’une substance sans odeur, luisante… une substance qui grouillait, formant par instant d’obscures formes et symbolismes. Un coup d’œil solitaire n’aurait rien vu d’autre qu’un vide, une absence et pourtant, face à l’énormité que le cerveau se devait d’absorber, l’on ne pouvait nier qu’il y avait effectivement quelque chose. Une chose qui révulsait la conscience humaine, comme le clignement d’un cil titanesque de quelque créature froide et impavide venue du tréfonds d’une obscurité plus sombre encore que les ténèbres. Une obscurité qui n’en était pas une, mais dont l’essence suintante s’écoulait en un ruisseau paresseux, presque stagnant… Un secret, que ce que le masque cachait. Un secret qui, pendant des millénaires avant même que la notion de temps n’apparaisse, était resté dissimulé par-delà le monde, dans les recoins froids et vides de l’univers, dans ces angles impossibles que la sensibilité humaine, ridicule, ne pouvait ni comprendre ni toucher d’aucune manière. Un secret destructeur pour tout cerveau humain qui le rencontrerait, par quelque anti-miracle planétaire, comme une erreur de partition. Un secret qui, si l’on devait même tenter de l’effleurer dans la simple fenêtre de ce masque fissuré, admettait crânement une vérité qu’aucun être n’aurait jamais osé employé et qui, couronne d’un cercle chaotique, en renfermait des secrets qu’eux-mêmes oblitéraient. Et donc il était la vivide symbolique.

Une vérité qui s’imprimait dans l’âme et le cœur comme une ignoble blessure au fer rouge déjà putréfiée d’instinctives certitudes. L’univers, aussi planaire fut-il, était loin d’être anthropocentrique. Une vérité qui ouvrait sur la profondeur de l’horreur que pouvait être le cercle et plus encore celle, patiente, infiniment supérieure, qui attendait derrière le voile dont il avait, un jour, soulevé un pan par inadvertance et plongé au cœur d’une démence sans nom et sans mots. « Non… » Cette fois, sa voix avait un accent singulièrement cynique. « Ce n’est pas beau du tout… » Les mots venaient difficilement, comme prononcé d’une gorge inhumaine, se forçant à l’appeau de celle qui semblait pourtant toujours être l’exécutrice au-dessus de la proie. « C’est vous… qui vous trompez » Dans un effort surhumain, il tenta de reprendre le contrôle de lui-même. De jouer l’anguille en dissimulant les ravages que le masque couvrait encore. « Je ne suis que le médecin de River Hall… je ne sais pas… je ne sais pas qui vous vous attendiez à trouver, mais ce n’est certainement pas moi » Il tenta de bouger, n’y parvint absolument pas, manqua jurer de nouveau, et lui lança un regard bleu de chalumeau dans lequel la corruption se reflétait. « Qui cherchez vous donc avec tant de haine, dame blanche ? »


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